Info veille

08/02/2005 ;source : www.outilssolaires.com

"Outils Solaires" a réalisé une enquête auprès des installateurs solaires "motivés" afin de connaître les prix pratiqués pour l'installation d'un chauffe-eau solaire en France.

Résultats de l'enquête

1. Les coûts moyens

Le coût d'un chauffe-eau solaire peut varier de simple au double, suivant les prestations. Ceci est normal, car un chauffe-eau solaire de base dans le midi, composé de 2 capteurs (4 m2) posés sur un toit en tuiles avec un ballon de 200 litres, est forcément moins cher qu'une installation de 5 à 6 m2 de capteurs intégrés en toiture avec un ballon à double échangeur, conçue pour les besoins d'eau chaude dans les régions du Nord.

Dans le premier cas, le prix d'un chauffe-eau solaire installé par un professionnel est d'environ 4.000 euros HT (sans subventions).

Dans le deuxième cas, les coûts peuvent dépasser 7.000 euros, car il faut une surface de capteurs plus importante pour compenser les différences climatiques, et en règle générale, l'intégration des capteurs en toiture augmente le coût global de l'installation de 15%.

Les coûts moyens d'un chauffe-eau solaire
d'après l'enquête du décembre 2004

2. Les coûts moyens en tenant compte des aides financières

Le tableau suivant tient compte des coûts moyens établis pour une installation avec des capteurs posés en toiture dans le cas d'un logement principal neuf (TVA à 19,6%) et d'un logement de plus de deux ans (TVA à 5,5%).

Tableau montrant le coût moyen d'un chauffe-eau solaire
avant et après la déduction des aides financières

3. Les interrogations de la profession

En décembre 2004, un questionnaire a été envoyé aux installateurs solaires répertoriés sur Outils Solaires comme "motivés". 36 entreprises françaises, travaillant dans 16 régions différentes ont eu la gentillesse de répondre. Ces entreprises ont installé un total de 480 chauffe-eau solaires individuels et de 45 systèmes de chauffage solaire combiné en 2004, elles représentent un échantillon significatif de la profession "motivé" et les informations fournies offrent un aperçu des conditions actuelles du marché.

L'enquête a recelé certaines préoccupations des installateurs qui essaient de maîtriser un nouveau métier avec ses difficultés techniques et économiques. La qualification "Qualisol" est une première étape, mais les 6000 plombiers/chauffagistes qui ont obtenu la qualification, ne deviennent pas des installateurs solaires pour autant. D'abord, il faut trouver de vrais clients et pas que des curieux. Ensuite, il faut acquérir le savoir-faire et l'outillage nécessaire pour travailler efficacement. Un installateur a fait part de ses 130 devis pour 2 réalisations, ce qui est certainement exceptionnel. Mais la plupart des installateurs passent une partie non négligeable de leur temps à informer le public sur le solaire et à faire des devis sans en tirer le moindre bénéfice.

14 installateurs ont déjà réalisé des installations avec des capteurs intégrés en toiture, mais plusieurs des autres ne proposent pas des capteurs solaires intégrés parce que leur métier est "plombier" et non "couvreur". Ils se posent des questions sur la garantie décennale de leur intervention en toiture, ainsi que de leur sécurité pendant les travaux en l'absence d'une formation spécifique.

La maintenance peut aussi poser un problème. Certains installateurs proposent un contrat d'entretien gratuit pendant 2 ans et ensuite, un tarif annuel (ou biennal) de 100 à 200 euros. Mais, ils aimeraient avoir un contrat type pour encadrer leur intervention dans le temps.

L'offre d'équipement solaire est maintenant très importante. 15 marque de chauffe-eau solaires ont été citées par les installateurs comme équipement déjà installé avec satisfaction. Plusieurs distributeurs proposent des kits pour l'intégration des capteurs et des ballons solaires conçus pour améliorer le rendement global du système. Les nouveautés en France couvrent l'emploi des capteurs auto-vidangeables, les tuyauteries doubles pré-isolées en inox pour la liaison capteur-ballon, les vannes thermostatiques en entrée des lave-linges et l'entrée directe de l'eau chaude solaire sur les lave-vaisselles.

Parmi les entreprises qui ont répondu à l'enquête, 10 (un tiers) ont installé plus de 20 systèmes solaires pendant l'année 2004. Mais près de la moitié des entreprises ont installé des systèmes photovoltaïques aussi bien que les systèmes solaires thermiques, montrant ainsi, les débuts d'un nouveau métier de professionnels "solaires". Ce métier demande des compétences multiples de plombier/chauffagiste, électricien et couvreur.

Les entreprises réellement engagées ont besoin d'une qualification spécifique pour structurer leur profession "solaire", car ce nouveau métier est encore fragile. Il reste dépendant des décisions politiques concernant le développent des énergies renouvelables et a besoin de campagnes de promotion pour que les clients potentiels soient mieux informés sur les techniques, les coûts et les aides financières. C'est à ce sujet que les réponses de l'enquête étaient extrêmement positives et encourageantes concernant le site Outils Solaires.