nn1.gif (2843 octets) Info veille

24/02/2005 ;source : Direction Environnement du Conseil Régional Nord Pas de Calais

Selon un intervenant sur France culture lundi 21/2/2005 :

aux usa, en accord avec le congrès, la direction des NIH (l'équivalent de notre INSERM, mais en plus puissant) demande maintenant à ses chercheurs de ne plus signer de contrats avec le privé, car
- les chercheurs, à cause des clauses de confidentialité ne peuvent plus communiquer sur leurs savoirs et découvertes issues de ces contrats,
- ils ne peuvent plus enseigner sur ces thèmes,
- souvent une même recherche est faite par des équipes différents qui ne peuvent pas le savoir en raison du secret qui pèse sur ces recherches;
- des chercheurs explorent de mauvaises pistes, inutilement, mais ne peuvent le savoir à cause du secret sur les recherches conduites ailleurs
- l'argent public sert en partie et trop à financer des brevets que le privé va exploiter
- Il devient impossible pour les directeurs d'avoir confiance dans les affirmations de leurs chercheurs à propos de médicaments ou substances étudiées ou produites avec le privé dans le cadre de ces partenariats.
- la qualité de la recherche en pâtit (voir ci dessous)
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Interrogations sur l'avenir de la recherche américaine :

Les Etats-Unis sont en train de perdre du terrain dans le domaine des sciences et des technologies : tel est le credo de la Task Force on the Future of American Innovation. Ce groupe de travail, formé en 2004 et constitué de plusieurs organismes scientifiques et d'entreprises technologiques (American Mathematical Society, American Physical Society, Association of American Universities, Computing Research Association, the Science Coalition, IBM, Intel, Microsoft, HP, etc.), préconise une augmentation conséquente du budget de la recherche fédérale, en particulier pour la recherche fondamentale, faute de quoi le leadership technologique pourrait bien échapper aux Américains dans les prochaines années. Plusieurs faits sont montrés du doigt par l'étude de ce groupe. Tout d'abord, les étudiants en sciences et technologie sont devenus minoritaires aux Etats-Unis depuis la fin des années 1990, tandis que le nombre de diplômés américains dans ces domaines en dessous de la licence est désormais plus faible qu'en Europe et en Asie (5,7% contre 8 à 13%). Plusieurs pays dans le monde sont par ailleurs en train de rattraper le niveau
d'investissement national dans la recherche et le développement (c'est notamment le cas de la Chine qui a doublé ses dépenses entre 1995 et
2002 passant de 0,6% à 1,2% de son PIB). Enfin, le pourcentage des publications scientifiques attribuées à des auteurs américains est tombé de 38% en 1988 à 31% en 2001 (dépassé par l'Europe de l'Ouest avec 36%) ; la part des États-Unis dans les exportations à fort contenu technologique est quant à elle passée de 31% à 18% entre 1980 et 2001. Tous ces indicateurs sont, pour les auteurs des recherches, autant de signaux d'alarme dont les responsables politiques devraient tenir compte car la recherche scientifique d'aujourd'hui constitue la source des innovations de demain, génératrices d'emplois. Un appel a également été lancé pour réviser le Patriot Act qui freine depuis 2001 l'accueil des chercheurs et étudiants étrangers. NYT 17/02/05 (US tech edge getting dull, companies say)
http://www.nytimes.com/cnet/CNET_2100-1028_3-5579710.html
http://futureofinnovation.org/PDF/Benchmarks.pdf
http://futureofinnovation.org/

extrait de : Ambassade de France aux Etats-Unis - http://www.france-science.org Info Science (France) - http://www.infoscience.fr
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rem : une proposition qui circule, intéressante serait d'attribuer la durée d'un brevet (20 ou 25 ans en général aujourd'hui), pour les médicaments par ex en fonction de la part d'argent public dans la recherche.
Ex :
si 80 % d'argent public a permis de faire un nouveau médicament, le brevet est délivré pour 4 ans.
avec 2 % d'argent public, il est délivré pour 18 ans.

Dans certains cas les brevets sont contre productifs. Une des meilleurs trithérapie, en un seul médicament, vient d'Inde, parce que dans les pays riches les entreprises n'ont pas su s'entendre pour mélanger leurs médicaments brevetés..
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un an après la publication de l’enquête du Los Angeles time sur les conflits principaux d'intérêt concernant les scientifiques des NIH (instituts nationaux de la santé), [ décembre 7, 2003 ] des scientifiques de NIH continuent à violer des normes éthiques, c’est à dire en étant juge et partie, ou en ne déclarant pas les revenus qu’ils touchent de compagnies pharmaceutiques ou autre , selon : http://www.ahrp.org/infomail/03/12/07.php ]

Le NIH reçoit $28 milliards d’argent public, mais est montré du doigt pour avoir publié des directives médicales qui semblent avoir été influencées par des intérêts privés.
Par exemple, 8 scientifiques sur 9 de NIH ayant écrit des directives concernant des médicaments abaissant les taux de cholestérol avaient des intérêts financiers dans les firmes pharmaceutiques les fabriquant.
Un chercheur du NIH payé $187.305 complétait son salaire avec $114.000 d’honoraires de consultant pour 4 de ces firmes.(dont $31.000 du fabricant de Crestor). Des effets secondaires (31 morts qui ont justifié l’interdiction d’un médicament) n’avaient pas été signalés.

D’autres cas sont signalés (ex Dr. Trey Sunderland III ) par “ Alliance for Human Research Protection ” dans : http://www.ahrp.org/infomail/05/01/31.php (L'avocat de Sunderland a défendu son client en déclarant que dans tout le NIH, la surveillance des collusions financières entre les scientifiques publics du gouvernement et leurs employeurs extérieurs a été caractérisée par l'"indifférence, le manque d'application et les imperfections administratives."

Rem : La page sur la collaboration public-privé du NIH est toujours en ligne.

Suite à un projet d’interdiction de collaborations avec le privé, une lettre a été signée par près de 200 chercheurs du NIH estimant qu'une interdiction permanente ferait du personnel scientifique - payé de $130.000 à $200.000 /an par le gouvernement - des "citoyens de seconde-classe dans la communauté biomédicale.
Cette attitude a conduit le sénateur Peter Domenici à évoquer son dégoût de ce type de scientifiques en les qualifiant de "porcs." [ http://www.ahrp.org/infomail/04/03/18.php ]


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