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06/06/2005 : dans la newsletter de www.netbois.com

Plaidoyer pour la biolmasse forestière

"Le bois a sa place dans la politique de diversification des énergies renouvelables dont le pays veut se doter. C’est pourquoi, nous sommes choqués que le mot « bois » soit censuré dans le projet de loi d’orientation sur l’énergie, qui vient d’être voté à l’Assemblée nationale." a récemment déclaré M. Yann GAILLARD, Président de la Fédération nationale des communes forestières.

"Le bois de feu traditionnel représente de 15 à 20 millions de m3, le bois-énergie constitue une piste prometteuse en terme d'économies d'énergies fossiles, et le mot "bois" ne serait même pas cité dans la loi! Nous faudra-t-il réintroduire en deuxième lecture au Sénat les amendements qu'il avait adoptés en première lecture ?

Au-delà du symbole, il nous faut de vraies mesures en faveur du bois énergie : messieurs les ministres, nous en avons bon nombre à votre disposition. Et il n'est plus acceptable que sur la baisse du taux de TVA sur les réseaux de chaleur alimentés par une énergie renouvelable, le représentant du gouvernement se contente encore de dire que cette demande n'est pas recevable. Et cela parce que contraire aux dispositions européennes. Nous voulons savoir la position « au fond » du gouvernement et la façon dont il entend faire progresser cette demande jusqu'au succès.

L'appel d'offres biomasse-biogaz du 11 janvier 2005 a retenu plusieurs grands projets, dont cinq sont basés sur l'énergie bois. Nous nous en réjouissons. Confirmation s'il en était besoin que, lorsque le gouvernement le veut bien, il sait trouver des financements - entre 50 et 60 M? par an pendant quinze ans - même si c'est sur la facture d'électricité des usagers que l'argent sera prélevée, non pas dans les caisses de l'Etat ! Un deuxième appel d'offres est annoncé, très bien.

Mais la politique du bois énergie ne peut être réduite à de grandes opérations. Il faut mettre en place une véritable filière bois énergie du milieu rural : elle permettra la valorisation locale de la ressource bois à travers l'installation de chaufferies bois et de réseaux de chaleur de 100 kW à 1 ou 2 MW. Aujourd'hui, les aides publiques sont prioritairement accordées aux opérations urbaines : il importe de remettre les réalisations en milieu rural à parité de financement. Meilleure gestion de la forêt, meilleure valorisation du bois, appui à la lutte contre le réchauffement climatique ; à ces bénéfices-là, on ajoutera alors encore la création d'activités et d'emplois en milieu rural et donc le développement local.

Enfin, et en matière forestière on le sait bien, demain se prépare aujourd'hui : les évolutions industrielles se construisent sur la recherche. Avec les biocombustibles, les biocarburants et l'hydrogène, que l'on doit pouvoir produire par le processus de gazéification de la biomasse forestière, de nouveaux usages s'ouvrent pour le bois. Pour les concrétiser, les dispositifs de recherche doivent être mis en place dès maintenant. L'avenir de notre forêt et de notre politique énergétique dépend d'un choix lucide.

Si la loi sur l'énergie, dans son état actuel, nous déçoit, peut-être entrevoyons-nous quelques lueurs d'espoir dans l'avant projet de loi d'orientation agricole, tel qu'il vient d'être présenté par Dominique Bussereau au Conseil Economique et Social . En matière de TVA sur le bois de chauffage à usage non domestique et sur la distribution de chaleur produite à partir de la biomasse ; sur la possibilité de développer des filières d'approvisionnement nouvelles en plaquettes forestières ; ou sur la participation des activités agricoles et forestières aux mécanismes de marché pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les communes forestières commenceraient-elles à être entendues ? Elles en auraient bien besoin, vu la langueur dont souffre le marché du bois."

Yann GAILLARD

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