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09/05/2006 : Communiqué de Presse du Réseau "Sortir du nucléaire" -

Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 720 associations
Communiqué du mardi 9 mai 2006

Centrale nucléaire de Gravelines (Nord) :
Retour sur un événement majeur.
La sûreté nucléaire totalement remise en cause


Après avoir rendue publique l'indisponibilité pendant un an d'un circuit de refroidissement de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord), le Réseau "Sortir du nucléaire" fait le point sur cette affaire :

1) Gravité de l'évènement
Imaginez un trapéziste qui apprend que depuis un an il exerce au dessus d'un filet dont les fixations n'ont pas été serrées. A la moindre chute durant l'année écoulée, il se tuait. Mais, selon le raisonnement d'EDF, puisqu'il n'est pas tombé, l'affaire n'a aucune gravité !

2) Réponses dilatoires d'EDF
EDF explique aussi que des circuits de refroidissement sont redondants et peuvent se suppléer si nécessaire. Mais :
- le circuit concerné, dit de "recirculation", est unique. Il intervient APRES les circuits supposés contrôler la réaction nucléaire (Circuit REA : eau borée ; et système des grappes de contrôle). Le circuit de recirculation doit empêcher un accident grave de dériver vers une véritable catastrophe (avec rupture de l'enceinte de confinement)
- quand bien même il y aurait des circuits parallèles : comment être sûrs qu'ils sont… branchés ? Ce qui s'est produit pour un circuit peut se produire pour un autre…
- A chaque incident, EDF explique que les circuits sont redondants et que la défaillance de l'un est supplée par un autre. Mais ce raisonnement ne tient plus si un des circuits est déconnecté pendant des mois. Il n'y a plus de redondance.

3) Enseignement majeur de l'incident
Dans une centrale nucléaire, tout geste technique est supposé être consignée, contrôlé et vérifié à posteriori. L'affaire de Gravelines montre qu'un geste aussi grave que le débranchement d'un circuit de refroidissement n'a pas été contrôlé ou, pire, que le contrôle n'a pas détecté l'anomalie (malgré sa gravité)
Cette affaire jette un doute généralisé sur la supposée "sûreté nucléaire" des centrales EDF.

4) Diffusion de l'information
EDF et l'Autorité de sûreté ont fait le nécessaire pour que cette information pourtant cruciale passe totalement inaperçue :
- en les ajoutant discrètement sur leurs sites web respectifs. Il a fallu que le Réseau "Sortir du nucléaire" ne débusque l'affaire au milieu d'une foule d'informations anodines.
- en les présentant de façon lénifiante, un citoyen ordinaire étant absolument dans l'incapacité d'en mesurer l'importance :
EDF : " Déclaration d'un événement sûreté de niveau 1"
ASN : " Anomalie au niveau du circuit d’injection de sécurité"
Quant à la CLI (Commission locale d'information), elle n'a découvert l'affaire que grâce aux communiqués du Réseau "Sortir du nucléaire". Qui plus est, au lieu d'exiger des explications, la CLI vole au secours d'EDF en décrétant que l'affaire n'est pas importante !

5) Conclusions

Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que la seule façon d'éviter un véritable "Tchernobyl en France" est de fermer au plus vite toutes les centrales nucléaires.
Mais, dans l'immédiat, suite à l'affaire de Gravelines, il faut :
- une commission d'enquête parlementaire
- une expertise menée par des spécialistes étranger, non liés à EDF ou à l'industrie nucléaire mondiale.
Enfin, le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle, en cas de catastrophe, le caractère dérisoire des pastilles d'iode et autres exercices de simulation (organisés de temps à autre autour des centrales). Rien ne limitera les conséquences d'une catastrophe nucléaire.


Contact presse (Réseau "Sortir du nucléaire") : 06 64 100 333


NB : se reporter à "L'insécurité nucléaire : bientôt un Tchernobyl en France ?" (Avril 2006, Ed Yves Michel) ---> http://tchernobyl.en.france.free.fr <http://tchernobyl.en.france.free.fr>

 

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