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19/06/2006 : communiqué du réseau "Sortir du nucléaire"
Les alternatives au réacteur
nucléaire EPR :
2 fois plus d'électricité, 15 fois plus d'emplois.
Découvrez l’étude “Un courant alternatif pour le Grand Ouest”.
L’année 2006 est une période
importante de choix pour la France en matière de politique énergétique.
La construction d'un prototype de réacteur nucléaire "EPR"
à Flamanville, en Normandie a été décidée,
et devrait débuter en 2007.
La France, avec 58 réacteurs nucléaires en service, est largement
suréquipée. Le réacteur de type EPR, qui n’apporte
aucune amélioration notable quant au risque d’accident ou à
la gestion des déchets nucléaires, est pourtant pressenti
pour le remplacement des centrales actuelles dans 1 ou 2 décennies.
Cette décision a été prise par EDF et le gouvernement
français sans qu'aucune alternative n'ait jamais été
sérieusement envisagée, et les débats publics ont été
organisés alors que la décision était déjà
prise ! Pourtant, un sondage publié le 25 janvier 2006 par la Commission
européenne révèle que, pour répondre à
la crise énergétique, seuls 8 % des citoyens français
(et 12 % des européens) proposent de développer l'énergie
nucléaire.
Avec le projet EPR, dont le coût prévu est de 3 milliards d'euros,
le nucléaire continue d'accaparer la quasi totalité des budgets
publics de l’énergie, et ce au détriment d’un
vrai plan de sobriété énergétique et de développement
des énergies renouvelables.
C'est dans ce contexte que le Réseau
"Sortir du nucléaire" a chargé le cabinet "Les
7 Vents du Cotentin" de Basse-Normandie (Manche) de réaliser
une étude sur le thème : "Avec les 3 milliards d'euros
prévus pour le prototype de réacteur nucléaire EPR,
que pourrait-on faire dans la région "Grand Ouest" de la
France, dans le domaine de la maîtrise de la demande d'énergie
et des énergies renouvelable, et pour l'emploi ?"
Cette étude a été rendue publique à l'occasion
du grand rassemblement organisé le 25 avril 2006 à Cherbourg,
à l’appel de 275 organisations nationales dans 47 pays, qui
a réuni près de 30 000 personnes.
Présentation de l'étude
Un état des lieux énergétique des 4 régions
concernées (Bretagne, Pays de la Loire, Haute et Basse-Normandie)
a permis de déterminer les potentiels locaux. Les 3 milliards d'euros
étant destinés à la seule production électrique,
c'est dans le domaine de l'électricité que les potentiels
de production renouvelable et d'économie ont été dégagés.
Plusieurs actions concrètes sont alors proposées, qui se répartissent
selon les thèmes suivants :
- La première proposition est de consacrer 10 % du budget à
la création et au fonctionnement de 50 Agences locales de l'énergies
(ALE) réparties sur le territoire du Grand Ouest, créant plus
de 400 emplois. En effet, l'ensemble des propositions implique de sortir
du modèle français au profit d'une décentralisation
des compétences pour la gestion de l'énergie. Les ALE constituent
les acteurs de base indispensables à la mise en œuvre des mesures
proposées.
- 33 % du budget sont attribués à des mesures de maîtrise
de l'énergie, pour un objectif d'économie de 7 Twh électrique.
Des programmes spécifiques sont prévus, visant différents
publics :
- des campagnes d'information sur l'éclairage et l'électroménager
économe, ainsi que la chasse aux veilles inutiles dans l'habitat
et le tertiaire.
- la mise à disposition de crédits à prix bonifié
pour encourager l'achat de matériel économe.
- la promotion de l'habitat bioclimatique et la création d'une subvention
de 2000 euros par construction bioclimatique, afin de couvrir une partie
du surcoût à l'investissement.
- des mesures de conseil et de "prime à la casse" pour
le remplacement des moteurs électriques les moins efficaces dans
l'industrie
- la généralisation des actions au sein des collectivités
locales telles que diagnostic des consommations des bâtiments communaux,
régulation du chauffage et de l'éclairage, investissement
dans des équipements économes, construction de bâtiments
"basse-énergie"…
- 22% du budget sont attribués à des mesures visant à
remplacer les usages thermiques de l'électricité par une production
de chaleur d'origine renouvelable (bois, solaire). L'objectif est de 4 Twh
électriques économisés et 4800 emplois créés.
Les moyens :
- Campagne de remplacement du chauffage électrique par des poêles
à bois à granulés, appareils modernes qui offrent un
grand confort d'utilisation. Un programme d'achat groupé permettrait
d'une part le développement de la filière, d'autre part la
mise en place d'un système d'abonnement pour fournir à l'utilisateur
l'appareil et le combustible, pour un coût inférieur à
la facture électrique.
- mise en place d'un crédit à taux zéro pour favoriser
l'installation de chauffe-eau solaire, renforcé par des campagnes
d'achat groupé permettant d'obtenir une baisse des coûts.
- 25 % du budget sont prévus pour favoriser la production d'électricité,
majoritairement renouvelable. L'objectif est de 11 TWh électriques
produits et 5500 emplois créés. Les moyens :
- Promouvoir la production de biogaz (gaz produit à partir de la
matière organique). Les ressources du Grand Ouest en biomasse agricole,
et notamment en lisiers animaux, sont énormes et actuellement très
peu valorisées.
- Utilisation du biogaz comme combustible dans des installations de cogénération,
qui permettent de produire à la fois de l'électricité
et de la chaleur, avec un très bon rendement. L'étude propose
de financer 30 % des investissements pour la mise en place des filières
de biogaz et de cogénération.
- Favoriser la micro-cogénération : le remplacement des chaudières
"classiques" à gaz (ou même au fiul) chez les particuliers
par des "cycles Stirling" permettrait de produire efficacement
de l'électricité et de la chaleur en cogénération.
- Financer des études sur le capital
éolien. Malgré son fort potentiel, l'éolien se développe
peu en France. La réalisation d'études de potentiel sur l'ensemble
du territoire concerné permettrait de fixer dans la concertation
quels sont les lieux d'implantation acceptables, et de déterminer
la faisabilité technique et financière. La mesure proposée
est de prendre en charge 80 % du coût des études nécessaires,
en partenariat avec le communautés de communes. Ce soutien financier
vise à créer une dynamique qui relance la filière éolienne
et favorise l'implication des acteurs locaux.
Enfin, 10 % du budget sont consacrés à la recherche et le
développement d'autres sources d'énergies prometteuses:
- centrales photovoltaïques de démonstration, encore trop coûteux
pour une production à large échelle
- recherche sur les énergies des mers, les piles à combustible,
filières prometteuses mais pas encore mûres technologiquement
- éoliens offshore, dont le potentiel est énorme dans la région
Résultat et conclusion
L'étude montre qu'avec la même somme (3 milliards d'euros)
:
- on pourrait obtenir une capacité de réponse aux besoins
électriques deux fois supérieure à celle de l'EPR,
en ajoutant la production d'électricité à celle qui
est évitée.
- le nombre d'emplois pérennes dépasserait les 10 000. Le
projet EPR quant à lui comptera jusqu'à 2300 personnes en
phase de construction. Sur quinze ans, la moyenne cumulée est de
600 emplois créés. L'effectif permanent sera de 250 à
300 emplois.
Ces actions, si elles se concrétisent, engageront le Grand Ouest
sur la voie de la productivité énergétique. Plus compétitives,
à la pointe de l’innovation, les régions feraient un
pas décisif en matière de performances économiques
et d’amélioration des conditions sociales et de respect de
l’environnement. Véritable tournant en France, amorce vers
une politique de décroissance, les évolutions en matière
de consommation et de production électriques rendront obsolètes
les projets d'EPR et de ligne THT. A la place d’une seule dépense
de 3 milliards d’euros - un chantier de quelques années qui
ne changera pas la situation énergétique de la France d’un
iota (la surcapacité nucléaire sera toujours là) -
on pourrait… changer d’avenir.
Cette alternative, par le biais de propositions concrètes, incite
chaque personne, chaque collectivité territoriale à devenir
un acteur de la politique énergétique, pour le respect des
générations futures.
L'étude "un courant alternatif pour le Grand Ouest" est
disponible sous 2 formes :
- Document de l'étude complète (114 pages) : 12 euros (port
compris)
- Brochure de synthèse grand public (16 pages couleur) : 2,5 euros
l'exemplaire, 6 euros les 5, 10 euros les 10 (Port compris).
Commandes auprès du Réseau "Sortir du nucléaire"
9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre
de Sortir du nucléaire), ou téléchargement gratuit
sur : version complète
(7,9Mo); version
résumée (1,9Mo)
Le Réseau "Sortir du nucléaire" est une fédération
de 720 association. Son objectif est d'obtenir l'abandon du nucléaire
en France grâce à une autre politique énergétique,
en favorisant notamment la maîtrise de l'énergie, et le développement
d'autres moyens de production électrique.
Réseau "Sortir du nucléaire", 9 rue Dumenge, 69317
Lyon Cedex 04. Tel : 04 78 28 29 22. Fax : 04 72 07 70 04. www.sortirdunucleaire.fr
"Les 7 Vents du Cotentin" est une Société Coopérative
d’Intérêt Collectif basée dans la Manche. A la
fois bureau d’études et Espace Info Energie, elle exerce son
expertise dans les domaines du développement de la maîtrise
de l’énergie et des énergies renouvelables.
Les 7 vents du Cotentin, 3 rue Gambetta, 50 200 COUTANCES. Tel 02 33 19
00 10
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