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3/03/2008 : Association Robin des Bois

Atlas 2004-2007 des marées noires dans les eaux intérieures

561 marées noires dans les eaux intérieures
Entre banalité et passivité



La cartographie et l’inventaire des marées noires dans les eaux intérieures réalisés par Robin des Bois ne prétendent pas à l’exhaustivité. Ils reflètent cependant l’indifférence aux impacts environnementaux de ces pollutions de routine et à leurs préjudices écologiques. L’absence de mémorisation des pollutions dispense les pouvoirs publics, les collectivités et les services de police et de gestion de l’eau d’entreprendre les indispensables mesures de prévention, d’information, de pédagogie, d’investigation et si nécessaire de répression.

Les marées noires dans les eaux douces relèvent de la négligence : les citernes vétustes ou abandonnées fuient dans les entreprises, les établissements publics et chez les particuliers ; le segment routier – entreprises de transport, accidents de la route, et fuite de stations-service – est un contributeur important suivi par la corporation des distributeurs livreurs de fuel et par les dégazages de péniches et de bateaux de loisirs dont les effets dévastateurs restent masqués et impunis. Il faut une égalité de traitement entre le dégazage en mer et le dégazage en rivière. Des actes de malveillance, de vandalisme, de vengeance peut-être, des vols de carburants, des synergies de j’m’en foutisme et d’ignorance aboutissent aux pollutions directes ou indirectes des rivières et autres cours d’eau ; le tiers des marées noires est déclaré d’origine inconnue.

Les hydrocarbures rejetés dans les eaux douces – peut-on encore les qualifier de douces ? – sont des produits neufs ou des déchets, des huiles de vidange, des huiles à usage industriel. Ils peuvent cacher des PCB. Selon les observations de Robin des Bois corroborées par les statistiques du CEDRE (Centre de Documentation, de Recherches et d’Expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux) dans son bulletin d’information de mai 2007, les déversements d’hydrocarbures dans les sources, les ruisseaux, les rivières, les fleuves, les plans d’eau et les canaux représentent environ 50% des pollutions aquatiques accidentelles. L’autre moitié est constituée par des déversements de substances diverses en provenance du secteur agricole – effluents d’élevage, résidus phytosanitaires et de traitement de récolte –, du secteur des transports – épandages après accidents –, du secteur industriel et du dysfonctionnement des réseaux de collecte et d’assainissement des eaux pluviales et usées.
irisation 1 irisations 2
Faute de transmission, de centralisation et d’interprétation des informations, les pollutions accidentelles des eaux douces – un des facteurs amont de la pollution des eaux marines – sont courantes et oubliées.

Robin des Bois est l’un des seuls à s’y intéresser et à percevoir la portée nationale et internationale de ces fléaux au quotidien.

En effet, seuls quelques organismes s’intéressent en France aux pollutions des eaux intérieures : le CEDRE, le BARPI (Bureau d’Analyse des Risques et Pollutions Industrielles) et le CNSPE (Conseil National Supérieur de la Pêche et de l’Environnement). Faute de centralisation et d’interprétation statistique, les origines, les causes, les conséquences sanitaires et environnementales des pollutions accidentelles des eaux intérieures sont mal identifiées, méconnues et sous-estimées. Il n’y a aucun retour d’expérience ; la réduction à la source des pollutions accidentelles des eaux douces n’était pas jusqu’alors une priorité. Il a été acté dans la feuille de route Grenelle « que les pollutions accidentelles des eaux superficielles devront être mieux répertoriées et mieux analysées » (cf. proposition Robin des Bois sur la lutte contre les pollutions accidentelles des eaux superficielles intérieures :
http://www.robindesbois.org/grenelle/poll_eaux_interieures_rdb.pdf). Dans l’attente, le bons sens voudrait que soient interdits d’usage les hydrocarbures autour de l’Elorn (Finistère-29) et dans le territoire de Belfort ! (cf. cartographie nationale).

Pollutions accidentelles, lessivage de sites pollués abandonnés, opérations de curage incohérentes, la somme des perturbations aquatiques est assommante. La solidarité, c’est aussi la solidarité de bassin fluvial. Les pollueurs de l’amont doivent être localisés, responsabilisés et sollicités pour réduire ou réparer les dommages sanitaires et environnementaux infligés à l’aval.

Les hydrocarbures se définissent dans le cadre de cet inventaire comme des carburants, lubrifiants ou solvants pétroliers ou comme des produits usagés assimilables à des déchets tels l’huile de vidange. Les irisations, la couleur et dans la plupart des cas les odeurs font qu’en première approche les témoins et les acteurs qualifient les polluants d’hydrocarbures. Ceux-ci peuvent masquer des contaminants plus persistants comme des huiles de transformateurs électriques ou des huiles de coupe industrielles.

 


carte

L'intégrale L'intégrale du dossier "Atlas 2004-2007 des marées noires dans les eaux intérieures" à l'adresse
http://www.robindesbois.org/dossiers/atlas_pollution_eau_douce_080304.pdf

ou

http://www.nord-nature.org/environnement/pollutions/eaux/atlas_pollution_eau_douce_080304.pdf


Sommaire :

561 marées noires dans les eaux intérieures
Cartographie nationale des déversements d'hydrocarbures

Bassin Rhin-Meuse et carte
Bassin Artois-Picardie et carte
Bassin Seine-Normandie et carte
Bassin Loire-Bretagne et carte
Bassin Adour-Garonne et carte
Bassin Rhône-Méditerranée et carte

Annexes

Inventaires des pollutions par hydrocarbures de janvier 2004 à décembre 2007 : 4 ans de marées noires dans les bassins :
Rhin-Meuse
Artois-Picardie
Seine-Normandie
Loire-Bretagne
Adour-Garonne
Rhône-Méditerranée

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