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le 04/05/2011 : Communiqué de presse de FRance Nature Environnement

Séminaire de France Nature Environnement sur la Taxe Kilométrique Poids Lourds :
une politique de transports durables sur les rails

Le 3 mai s’est déroulé le séminaire organisé conjointement par France Nature Environnement et TDIE consacré à la Taxe Kilométrique Poids Lourds. Cette mesure qui découle de la Directive européenne Eurovignette, consiste à faire payer aux poids lourds le prix qu’ils coûtent.

Retour sur les principales conclusions de ce débat réunissant l’ensemble des acteurs du secteur des transports.

Europe : passer de pollué-payeur à pollueur-payeur
La Directive Eurovignette, complémentaire au niveau européen de la Taxe Kilométrique Poids Lourds, qui concerne le réseau autoroutier européen (RTE-T), est actuellement en cours de révision et devrait permettre la prise en compte de la pollution et du bruit. Elle concrétise l’application du principe de pollueur-payeur et s’appliquera sur les autoroutes françaises.

Pour Michel Dubromel, vice-président de France Nature Environnement : « Il convient dès aujourd’hui en s’inspirant du modèle européen, d’appliquer ce principe via la Taxe Kilométrique Poids Lourds sur les réseaux nationaux et locaux en renforçant le principe pollueur-payeur. » Il souligne aussi : « Grâce à ce levier, la France commence à se doter d’un des outils nécessaire à la mise en œuvre d’une politique de transports durables. L’Etat doit créer une offre de transports alternatifs efficaces et concurrentiels à la route. »

Une taxe pour mettre les camions au fer et à l’eau
La Taxe Kilométrique Poids Lourds constitue un des leviers d’une politique de transports durables. Elle permettra de favoriser le rééquilibrage entre les différents modes de transport de marchandises en permettant un report de la route vers le rail et le fluvial.

Les marges issues du produit de la taxe, au delà de ce qui sera dépensé pour l’entretien des réseaux existants seront directement versées à l’AFITF[1] pour le financement des infrastructures de transports. Elles contribueront donc à financer de nouvelles infrastructures nécessaires à ce report modal.

Enfin, elle agira directement sur la demande de transports. L’augmentation des prix sera absorbée par la réorganisation et l’optimisation des circuits de distribution. La taxe permettra donc, indirectement, de diminuer le nombre de kilomètres parcourus par camions.

L’Etat doit se donner les moyens du report
Si la Taxe Kilométrique Poids Lourds constitue un des outils permettant de réduire le nombre de camions sur nos routes, les conditions nécessaires pour assurer un transfert vers le rail ne sont aujourd’hui pas atteintes.

En 10 ans, le pourcentage du fret ferroviaire dans le transport global de marchandises a chuté de 50 % en France.

Pour Gérard Allard, expert transports de marchandises à France Nature Environnement : « Les conditions du réseau ferroviaire ne cessent de se dégrader. Les trains ne peuvent donc circuler qu’à 40km/h au lieu de 100km/h sur certains tronçons, ce qui explique la faillite du fret ferroviaire. Il est urgent que l’état réinvestisse la politique du rail. »

Pour Bruno Genty, président de France Nature Environnement : « Pour sortir du tout routier, les incantations et les promesses de campagne ne suffiront pas. Il faut mettre la main à la poche pour le rail et revenir sur 20 ans de délaissement. Avant de nouvelles infrastructures, il s’agirait d'améliorer les voies existantes."

[1] Agence de Financement des Infrastructures de Transport Française

 

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