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le 06/06/2011 : Communiqué de presse commun au Réseau “Sortir du nucléaire“, au Réseau Nucléaire STOP (Belgique) et au syndicat SUD - Rail – 06 juin 2011
Le trafic de déchets nucléaires entre les Pays-Bas et la France reprend en catimini
Arrêtés officiellement depuis 2006, les transports de déchets néerlandais vers l'usine AREVA de La Hague vont reprendre cette semaine. Cette reprise fait suite à la signature d'un nouvel accord entre les gouvernements français et néerlandais entré en vigueur le 1er juillet 2010 (1).
Entre le mardi 7 et le mercredi 8 juin 2011, un train transportant du combustible usé néerlandais hautement radioactif devrait quitter Borssele, aux Pays-Bas pour rejoindre le terminal ferroviaire de Valognes (Manche). Il traversera une partie des Pays-Bas, ainsi qu'une partie de la Belgique et passera la frontière franco-belge à Mouscron aux alentours de 13h30 le 7. En France, il traversera 11 départements (2) et empruntera les voies du RER grande couronne en région parisienne. Une fois arrivés au terminal de Valognes, ces déchets seront acheminés par la route à l'usine AREVA de La Hague pour y être - selon le terme employé par l'industrie - "traités".
Un transport à hauts risques
Hautement radioactif, le combustible usé, composé
majoritairement d’uranium, mais aussi de plutonium, dégage
énormément de chaleur. Comme tout transport de matières
radioactives, ce convoi comporte des risques en termes de sûreté
et de sécurité, notamment du fait de la concentration des
déchets dans les wagons. L'itinéraire emprunté par
ce train ne permet pas non plus d’éviter les zones urbaines.
Les rayonnements radioactifs “Gamma“ émis par les conteneurs
“CASTOR“ se propagent à plusieurs dizaines de mètres
du wagon et exposent à des radiations ionisantes les personnes situées
à proximité, entraînant un risque pour les riverains
et les cheminots. La réglementation sur le transport des matières
radioactives autorise des débits de dose pouvant aller jusqu’à
2 milliSievert par heure au contact du wagon, soit un niveau de radiation
environ 20 000 fois supérieur à la radioactivité naturelle
(3).
Un transport tenu secret
Malgré ces risques, les autorités françaises
ne fournissent aucune information sur ce type de transports, et taisent
leur dangerosité pour les riverains, la population et les salariés
concernés. Certains services de l'État et les collectivités
et élus locaux, qui devraient être formés et avertis
pour pouvoir réagir et mettre en œuvre un plan d'urgence en
cas de problème, sont maintenus dans l'ignorance.
Le Réseau belge « Nucléaire STOP », le Réseau
"Sortir du nucléaire" et le syndicat SUD-Rail tiennent
à rappeler qu'il est conseillé aux agents et au public de
se tenir éloignés d'un convoi hautement radioactif stoppé
en gare. Le Réseau "Sortir du nucléaire" et Sud-Rail
incitent les cheminots français à exercer leur droit de retrait
en cas d’intervention sur ces convois.
Un transport inutile...
L'industrie nucléaire produit chaque année des tonnes
de déchets dont on ne sait que faire (4). Certains pays étrangers,
dont les Pays-Bas envoient le combustible usé issu de leurs centrales
à l'usine AREVA de La Hague pour qu'il y soit “traité“
: l'Hexagone est ainsi régulièrement traversé par ces
déchets.
Pourtant, loin d'être une solution, le “traitement“ des
déchets engendre des risques et des transports supplémentaires.
Il contamine de manière irréversible l'environnement en rejetant
des effluents chimiques et radioactifs dans l'eau et l'atmosphère.
Il est de surcroît inutile : le traitement à l'usine de La
Hague ne diminue pas la radioactivité des déchets, mais il
augmente au contraire leur volume. Ainsi, pour une tonne de matière
retraitée, environ 65 m3 de déchets sont produits.
… Et des élus inquiets
En France, comme en Belgique, des élus s'inquiètent
de voir passer ce type de convoi sur le territoire de leur commune. A Tourcoing,
lors de la séance du Conseil Municipal du 26 mai dernier, sur proposition
des élus Europe Ecologie Les Verts, la majorité du Conseil
Municipal a adopté un vœu selon lequel la municipalité
s'engage à étudier les possibilités d'interdiction
de passage de ces convois sur le territoire tourquennois (5). A Gand, le
bourgmestre Daniel Termont a, quant à lui, estimé inacceptable
qu'un transport avec des radiations hautement ionisantes passe dans une
ville fortement peuplée (6). Si le trajet du convoi n'est pas dévié,
Gand introduira une action en référé ce lundi contre
l'Etat belge et la SNCB. Si Daniel Termont met sa menace à exécution
et obtient gain de cause, le convoi sera purement et simplement annulé.
A Mouscron, enfin, une motion devrait également être déposée
par Ecolo - le groupe des élus écologistes de Mouscron - ce
lundi lors du conseil communal pour tenter de faire interdire ce transport.
Le Réseau belge « Nucléaire STOP », le Réseau "Sortir du nucléaire" et le syndicat SUD-Rail appellent à une mobilisation tout au long du trajet et maintiennent leur position : le nucléaire ne peut être ni propre, ni sûr, et il n'existe aucune solution viable et pérenne pour ses déchets.
Pour connaître tous les horaires et
voir notre page dédiée à ce transport, c'est
ici.
Pour en savoir plus : consulter
notre blog dédié aux transports nucléaires
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Contacts presse :
Laura Hameaux - Réseau "Sortir du nucléaire"
: 06 85 23 05 11
Opale Crivello - Réseau "Sortir du nucléaire" :
06 64 66 01 23
Philippe Guiter - SUD-Rail: 06 28 94 82 99
Sylvia Vannesche – Nucléaire STOP (Belgique) : 0032 47 73 62
212
(1) Décret n° 2010-1167 du 30 septembre
2010 portant publication de l'accord sous forme d'échange de lettres
entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement
du Royaume des Pays-Bas relatif au traitement en France d'éléments
combustibles irradiés (ensemble un accord modificatif, signé
à Paris le 9 février 2009), signées à Paris
le 29 mai 1979.
(2) Le Nord, l'Aisne, l'Oise, la Seine-et-Marne, la Seine St Denis, le Val
d'Oise, les Yvelines, l'Eure, la Seine Maritime, le Calvados et la Manche.
(3) En 1998, le laboratoire de la CRIIRAD a mesuré, à 50 mètres
d’un wagon transportant du combustible irradié, un flux de
radiation gamma nettement supérieur à la normale. Le débit
de dose gamma neutrons était plus de 500 fois supérieur au
niveau naturel, à 1 mètre du wagon. Comme l'a régulièrement
rappelé la Criirad, la réglementation autorise ainsi la circulation,
en des lieux accessibles au public, de wagons dont le niveau de radiation
au contact peut être si importante, qu’en seulement 30 minutes
de présence, un individu peut recevoir la dose maximale annuelle
admissible pour le public. Voir la note CRIIRAD N°11-20 Risques liés
au transport des combustibles irradiés, Valence, 8 février
2011 : http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/trains_italiens/risques_transport.html
(4) 1 200 tonnes par an, uniquement pour la France.
(5) http://rueverte.hautetfort.com/archive/2011/06/03/vers-l-interdiction-du-passage-de-convois-de-dechets-nucleai.html
(6) http://levif.rnews.be/fr/news/belga-generique/gand-menace-un-transport-nucleaire-de-refere-pas-d-alternative-selon-la-sncb/article-1195027099268.htm#
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