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le 19/09/2011 : Communiqué de presse de France Nature Envieonnement

AZF : 10 ans après, il faudra payer pour être protégé !
647 sites menacent encore la France


10 ans après l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, les mesures concrètes de protection des populations tardent à se mettre en place. 647 estimés à haut risque menacent toujours la France ! Rien ou presque n’a changé dans le quotidien des riverains des sites SEVESO. Pire, la politique voulue au lendemain de la catastrophe risque de ne jamais voir le jour. La protection absolue souhaitée en 2001 est aujourd’hui toute relative puisque le monde industriel et politique rechigne à investir dans la sécurité et à financer la protection de ces riverains.

21 sept 2011, 10h17: un cratère géant à Montparnasse


10 ans après l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, le 21 septembre 2001, quelles leçons en avons nous retiré ? La situation a-t-elle évoluée ? Et si demain ça recommençait ?

647 sites menacent toujours la France. La protection absolue, souhaitée en 2001 est toute relative puisque le monde industriel rechigne à investir dans la sécurité et négocie une sécurité au rabais. Des millions de Français concernés, des milliards d’euros à trouver, des incidents à répétition et une situation quasiment au point mort. Devant ce constat alarmant, FNE se mobilise le 21 septembre 2011, afin de sensibiliser public et politiques.


C’est un cratère géant que vont découvrir les parisiens le matin du 21 septembre, devant la gare Montparnasse. Un trou béant, comme après une explosion. Présent pour la première fois en France, FNE a invité Julian Beever, artiste internationalement reconnu pour ses dessins en 3D à la craie, afin de donner l’illusion d’une explosion en plein cœur de Paris. RV place Raoul Dautry, en face de la gare le mercredi 21 septembre, à 10h17.

647 sites menacent toujours la France


Quelques chiffres sur la situation

- 1204 sites SEVESO, dont 647 « seuil Haut » (les plus dangereux) ;
- Plus de 450 000 industries ;
- 54 000 sites soumis à Autorisation ; 50 000 usines ou « installations classées pour la Protection de l’Environnement » (ICPE) ;
- Et seulement 1200 « gendarmes de l’industrie » , chargés de contrôler, de suivre les usines au quotidien ;
- En 2010 : 914 incidents/accidents répertoriés en France, soit près de 3 évènements par jour ;
- 1 contrôle par an en moyenne pour les SEVESO « seuil haut », 1 tous les 3 ans pour les industries soumises à autorisation, 1 tous les 10 ans pour le reste.

Ces chiffres montrent l’insécurité qui persistent et le manque de contrôle face aux risques réels des industries chimiques. Chaque jour, on dénombre entre 3 et 4 incidents/accidents qui sont déclarés en France pour des cas de pollutions, incendie ou explosion. A ces évènements ponctuels il faut rajouter toutes les pollutions dites « chroniques », au long cours, qui dispersent des polluants comme les PCB, le mercure, lentement mais sûrement dans l’environnement.

France Nature Environnement déclare l’état d’urgence

Personne ne veut régler la facture
647 sites menacent toujours la France et la facture des mesures de protections nécessaires s’élève à plus de deux milliards. Des milliers de Français concernés par la menace d’un risque qu’ils subissent et qui devront payer pour s’en protéger. En faisant reposer 70% du financement des travaux d’aménagement sur les riverains exposés au risque industriel, l’efficacité des Plan de Prévention des Risques technologiques sera limitée. L’industrie doit également investir davantage dans la réduction du risque à la source.


Sensibiliser et interpeller
A l’occasion de l’anniversaire de la catastrophe d’AZF, France Nature Environnement souhaite sensibiliser les citoyens à cette situation qui concerne des populations socialement défavorisés. FNE souhaite également interpeller les responsables politiques qui doivent se prononcer en faveur d’une prise en charge de la facture par l’Etat et les groupes industriels qui, au regard de leurs résultats financiers, ont les moyens de protéger les populations du risque qu’ils génèrent.


Le « risque zéro » n’existe pas…
Bruno Genty, président de France Nature Environnement : « Chacun sait bien que le risque zéro n’existe pas. Si ce constat ne doit pas être un frein à l’activité industrielle, son développement doit s’accompagner d’une prise en charge de la protection des populations exposées au risque qu’elle génère. »

Michel Dubromel, vice-président de France Nature Environnement ajoute : « Malheureusement, les dix ans écoulés depuis la catastrophe d’AZF n’ont pas permis de constater la généralisation du principe « pollueur / payeur » et le risque est grand, en cas de nouvelle catastrophe industrielle, de faire un bilan comparable à celui qui a suivi le drame de Toulouse. »


Ils survivent, et témoignent…

« Je suis obligé de dormir avec un masque à gaz »
Dans la maison de Mr H, à Porcelette en Moselle, cinq ventilateurs sont presque tout le temps en marche pour lutter contre les émissions de benzène du site voisin. Il a construit 2 extracteurs supplémentaires pour évacuer l’air de sa chambre, mais il arrive que lui et sa femme mettent des masques à gaz pour dormir. Victimes au long cours de pollutions, ils souffrent de problèmes respiratoires.

« Je dois faire face tous les jours à des cuves d’essence »

Mme Y vit à 30 mètres des cuves, qui font face à son jardin à La Rochelle. Cela fait des années que Mme Y et sa famille vivent face à ces 48 cuves de plus de 10 000m3 de Gazole, mais depuis quelques mois seulement, elle sait que si un incendie se déclare, elle et les membres de sa famille peuvent y laisser leur vie. L’expropriation est prévue, mais quand ? Comment vivre avec un tel poids en attendant d’être déplacé ?

« J’étais là avant l’industrie, mais c’est à moi de partir »

Mme X, 90 ans, vit depuis 60 à La Rochelle. Quand elle s’est installée, elle n’avait chez elle que des champs. Fin des années 80, les cuves ont progressivement émergé, les unes après les autres, jusqu’à venir frapper à sa porte. A 90 ans, Mme X se voit demander de reconstruire sa vie ailleurs, alors que les cuves pourraient être reculées.

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