Info veille |
le 07/12/2011 : Déclaration du Réseau
Action Climat France (RAC-F) et de ses associations membres
de France Nature Environnement (FNE)
de la Fondation pour la Nature et l’Homme( FNH)
de Coordination Sud
de la Confédération Générale du Travail (CGT)
de la Confédération française démocratique du
travail (CFDT)
Durban : ONG et syndicats français unis pour la justice environnementale et sociale !
Durban (Afrique du Sud) le 7 décembre 2011
Le 3 décembre, les organisations environnementales, les organisations
de solidarité internationale et les organisations syndicales de salariés
françaises ont participé à la grande manifestation
qui a réuni plusieurs milliers de représentants de la société
civile, à Durban, en Afrique du Sud, à l’occasion de
la conférence de l’ONU sur les changements climatiques. Un
véritable succès pour la société civile mobilisée.
Nos organisations se sont réunies pour parler d’une seule voix
et dénoncer les injustices comme les risques environnementaux et
sociaux liés aux changements climatiques. Cette 17ème Conférence
des Parties, qui se déroule en terre africaine avec une forte charge
symbolique, saura-t-elle faire progresser la justice climatique ?
Alors que les négociations ont commencé il y a dix jours, et que les ministres entament aujourd’hui les négociations politiques, nos organisations tirent la sonnette d’alarme sur les décalages entre des discours politiques, et la réalité très insuffisante des actions engagées par les Etats. Rappelons qu’aujourd’hui, les objectifs de réduction d’émissions sur la table nous entraînent vers un réchauffement climatique de 4°C à 6°C.
Le sommet de Durban ne peut se limiter à entériner
le sauvetage heureux du processus onusien, seul véritable acquis
politique du sommet de Cancun en 2010. Il doit donner de l’ambition
aux négociations sur le climat et un nouvel horizon aux populations,
victimes du dérèglement climatique au Nord comme au Sud.
Ces ambitions impliquent des ruptures profondes avec les choix économiques, industriels et financiers opérés jusqu’ici et qui mettent à mal nos sociétés, les populations et les écosystèmes.
Ce sommet doit enclencher une révision des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour s’inscrire sur la trajectoire de limitation du réchauffement bien en deçà de 2°C. C’est là une question de survie, tout particulièrement pour les populations les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques.
L’inaction, ou la faiblesse
d’action, sur le climat génère partout des injustices
sociales, au Nord comme au Sud. Il ne peut y avoir de travail décent
et d’équité que si le climat est protégé.
Le moment est venu de mettre un réel contenu social à la notion
de transition juste vers une économie et un développement
bas carbone refusant tout dumping social.
Les crises économiques, financières et écologiques
révèlent avant tout une crise systémique. Elles représentent
autant d’opportunités à saisir pour une refonte du système
économique. Nul ne saurait se satisfaire d’une culture de l’austérité
qui place au second rang l’urgence climatique, accentue les inégalités
comme les souffrances sociales, et in fine affaiblit encore l’économie.
La France et l’Europe doivent s’appuyer
sur les différentes composantes de la société civile,
entendre ses messages et porter avec fermeté et ambition les mesures
suivantes :
- Fixer à Durban un objectif mondial de réduction des émissions
de GES d’au minimum 80% d’ici 2050 (par rapport à 1990)
avec un pic des émissions d’ici 2015 ;
- Adopter ici même, une deuxième période d’engagement
du Protocole de Kyoto dans la perspective d’un accord mondial juridiquement
contraignant qui devra être conclut au plus vite;
- Identifier et mobiliser de nouvelles sources de financement, dont des
mécanismes innovants. Les financements doivent être gérés
démocratiquement et être additionnels à l’existant.
A ce titre, une taxe sur les transactions financières peut et doit
être créée. Ses revenus devront être dédiés
notamment à la justice climatique ;
- Inclure les aspects du monde du travail pour plus de justice sociale :
protection sociale de base, formation, développement et reconnaissance
des compétences, sécurisation des parcours professionnels,
qualité de l’emploi et sa rémunération notamment,
en lien étroit avec l’OIT pour la mise en œuvre et le
suivi ;
- Garantir le caractère contraignant et juridiquement opposable de
ces mesures.
Dans un combat commun, syndicats et associations appellent à agir partout pour infléchir la timide ambition de Durban, ouvrir un nouvel horizon pour tous les citoyens du monde et les générations futures et combler le fossé entre urgence climatique et volonté politique.
Fédération Nord Nature, 23 rue Gosselet, 59000 LILLE - Tel 03.20.88.49.33 - mail :secretariat@nord-nature.org