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le 07/02/2012 : Communiqué de France Nature Environnement

OGM et démocratie : coexistence impossible ?

Après l'une des représentantes des salariés des biotechnologies (CFDT), ce sont les représentants des syndicats agricoles défenseurs des OGM (FNSEA et JA), puis de l'industrie semencière (GNIS) et agroalimentaire (ANIA) qui ont démissionné du Comité Économique, Éthique et Social (CEES) du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB). La raison en est la recommandation de ce CEES sur la coexistence entre les filières OGM et non OGM.

Dans cette recommandation, le CEES a refusé de faire croire à un consensus qui n'existe pas. Il a préféré exposer les points de vue des différentes parties prenantes de la société française qui le composent. En faisant ce choix, il respecte son rôle d'organisme destiné à éclairer les pouvoirs publics et non à se substituer à leur rôle d'arbitre. Est-ce cela que refusent ceux qui se comportent comme un lobby pro-OGM et qui n'acceptent de participer à un comité consultatif que si celui-ci est soumis à ses choix ? Ce sont seulement 4 membres du CEES sur les 19 qui ont participé au travail sur la coexistence. Alors qu’ils sont minoritaires, ils voudraient imposer leur position à la majorité.

Pour Lylian Le Goff, co-pilote de la mission Biotechnologies : « les démissionnaires n'admettent pas que l'on dénonce les conséquences d'une coexistence des filières alors que celles-ci sont reconnues depuis des années, et particulièrement lors des débats du Grenelle de l'environnement consacrés aux OGM. Il y a notamment contamination inéluctable et croissante au fil des années des productions voisines et des ruches ». Rappelons également que la grande majorité des Français ne veut pas de cette coexistence et que le CEES se doit de tenir compte des facteurs socio-économiques et de l'intérêt général. Il serait donc, selon ces démissionnaires, interdit de défendre le point de vue de la majorité des Français dans une instance de consultation officielle !

Habitués à ne jamais être contestés par cinquante années de cogestion de la politique agricole entre leurs seules organisations et les pouvoirs publics, certains des démissionnaires avaient déjà demandé il y a deux ans au premier ministre une recomposition du CEES afin d'en exclure les représentants actuels des organisations paysannes, biologiques, apicoles et environnementales, qualifiés de dogmatiques.

Il est vrai que ces structures n'ont pas besoin de faire face à la société civile dans un processus démocratique, émanation de la "gouvernance à cinq" du Grenelle de l'Environnement, puisqu'elles viennent d'obtenir directement du ministre de l'agriculture un arrêté "coexistence"qui ignore complètement la recommandation du CEES et qui permettra aux agri-managers de cultiver du maïs OGM et de contaminer tranquillement le miel, les semences paysannes, les maïs bio ou conventionnels et l'environnement.

France Nature Environnement appelle les pouvoirs publics à conserver l'outil original et indispensable que constitue le CEES et à ne pas plier face aux menaces inacceptables de ceux qui veulent imposer les OGM aux Français par la force.


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