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Communiqué du 17 octobre 2013 : Observatoire du nucléaire
http://www.observatoire-du-nucleaire.org

 

Accord nucléaire EDF/Londres :Des réacteurs ultra-subventionnés…

…mais qui ne verront jamais le jour

- le nucléaire est tellement déficitaire qu'il nécessite de lourdes subventions publiques…

- … qui vont assurément être annulées par Bruxelles : l'accord EDF/Londres n'est qu'un coup de bluff

C'est avec tambours et trompettes que les dirigeants d'EDF et ceux du gouvernement britannique s'apprêtent à célébrer, lundi 21 octobre, la signature d'un accord pour la construction de deux réacteurs de type EPR. Ces gens ont tout intérêt à bien profiter du champagne qui coulera probablement à flot à cette occasion… car la "gueule de bois" qui les attend sera assurément mémorable.

En effet, il est extrêmement probable que l'accord en question sera annulé par la Commission européenne, tant il est incompatible avec la fameuse "concurrence libre et non faussée" qui, une fois n'est pas coutume, aura donc un effet favorable pour les citoyens.

Il faut dire que la production d'électricité avec des réacteurs nucléaires est une activité tellement déficitaire qu'elle ne peut se concevoir qu'avec de très lourdes subventions publiques. C'est encore plus vrai avec le réacteur français EPR qui est archaïque avant même d'entrer en service : il a été conçu au début des années 90, et Areva et EDF sont incapables de le construire sur leurs chantiers respectifs de Finlande et de Flamanville (Manche).

EDF n'a donc répondu positivement aux désirs du gouvernement britannique de voir construire de nouvelles centrales nucléaires… qu'à la condition absolue que les pertes financières, aussi lourdes que probables, soient épongées par l'argent public ou, ce qui revient au même, par les factures d'électricité des Britanniques.

Nous constatons donc que l'industrie nucléaire, qui prétend pourtant depuis des décennies être la plus rentable qui soit, et pouvoir produire de l'électricité à un coup extrêmement faible, ne peut exister que sous puissante perfusion d'argent public.

Soit par bêtise, soit corrompus - par exemple, EDF n'a pas hésité, sous la majorité précédente, à embaucher… le frère de Gordon Brown - les dirigeants britanniques sont donc décidés à rembourser à EDF ses pertes… pendant 35 à 40 ans (!), et en assurant un prix d'achat du kilowattheure nucléaire inouï : 109 euros, le double du prix de gros actuel (!).

Mais voilà : cet accord insensé, relevant du plus grossier dumping et de la vente à (lourdes) pertes, n'a quasiment aucune chance de passer par le filtre de la Commission européenne, qui l'annulera assurément.

Et ce d'autant que, le 8 octobre, les dirigeants pronucléaires de divers pays européens, emmenés bien entendu par les Français et les Britannique, ont subi un revers décisif (cf Financial Times, http://on.ft.com/1bR7YnP ) : ils espéraient amener la Commission européenne à évaluer les aides publiques au nucléaire avec les mêmes critères que pour celles attribuées… aux énergies renouvelables.

Or, grâce à l'Allemagne, appuyée par divers pays opposés au nucléaire comme l'Autriche, cette offensive a été repoussée. Bruxelles va donc lancer avec les critères actuels, une enquête approfondie qui va durer plus d'un an - ce qui souligne l'absurdité des articles qui, ces jours-ci, annoncent pratiquement le début des chantiers EPR ! - et qui se terminera très probablement par la fin du rêve d'EDF de construire des EPR en Grande-Bretagne.

 

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