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18/02/2015 Communiqué de presse de France Nature Environnement
Tapis rouge gouvernemental pour un modèle agricole climato-incompatible
Le Salon de l’agriculture ouvre
ses portes le 21 février. Alors que Paris accueillera la 21ème
conférence climat des nations unies (COP 21) au mois de décembre,
il est plus que temps de repenser notre agriculture pour qu’elle soit
plus économe en eau et en énergie. Au lieu de quoi, le gouvernement
recule à nouveau en annonçant des mesures au bénéfice
du seul lobby agro-industriel. Réaction de FNE.
Exit l’agroécologie… place au lobby !
A la suite de son entretien avec le Premier ministre Manuel Valls, Xavier
Beulin, président de la FNSEA, s’est empressé d’annoncer
à la presse les mesures qu’il a voulu dicter au gouvernement
pour alléger les soi-disant « contraintes environnementales
», avant même le Conseil des ministres ! Parmi elles, l’assouplissement
des règles à respecter pour la création ou l’agrandissement
des élevages de volailles (passage du régime Autorisation
ICPE au régime Enregistrement pour la moitié des gros élevages).
Le stockage de l’eau pour l’irrigation a également été
évoqué.
Pour Jean-Claude Bévillard, Vice-président de FNE en charge
des questions agricoles : « Les mesures annoncées sont d’arrière-garde
et totalement à l’opposé du projet agroécologique
mis en avant par le Ministre de l’agriculture. Que ce soit d’un
point de vue économique, social, environnemental, ou encore en en
ce qui concerne le respect des animaux, l’agriculture industrielle
va dans le mur. »
La nécessité de changer de modèle
L’agriculture représente 21% des émissions françaises
de gaz à effet de serre. Face au changement climatique, l’agriculture
doit réduire ses émissions mais aussi s’adapter à
ces nouvelles conditions de production.
Pour répondre à ce défi, c’est bien l’agroécologie
qui doit être encouragée, c'est-à-dire une agriculture
diversifiée, adaptée à son territoire, qui utilise
peu d’intrants (engrais, pesticides, énergie, eau d’irrigation,
alimentation du bétail importée...) et qui stocke du carbone
dans les prairies et les éléments du paysage que sont par
exemple les haies et les bosquets.
Marie-Catherine Schulz-Vannaxay, chargée de mission agriculture,
explique : « En réduisant les coûts au lieu d’alimenter
la course aux rendements et à l’exportation, en favorisant
la qualité plus que la quantité, l’agroécologie
est aussi plus proche des attentes de la société et finalement
plus compétitive sur le plan économique. »
Les mesures nécessaires à l’agroécologie
Au lieu de soutenir ainsi les agrandissements des élevages industriels,
FNE demande un plan national pour recréer un lien entre l’élevage
et son terroir avec un soutien à l’élevage à
l’herbe et à l’alimentation des animaux par les cultures
du territoire. L’idée est que la taille des exploitations d’élevage
doit être en adéquation avec les ressources du territoire qui
permettent de nourrir les animaux et d’absorber leurs déjections
(fumier, lisier). C’est la seule solution pour s’affranchir
des importations massives d’aliments du bétail, souvent OGM,
et résoudre le problème de la pollution des eaux par les nitrates
et les algues vertes, dont le coût pour le contribuable vient encore
une fois d’être pointé du doigt dans un
rapport de la Cour des comptes rendu public le 11 février.
Quant à la raréfaction de la ressource en eau, FNE rappelle
que la construction de retenues ne saurait être une réponse
systématique et risque au contraire d’accélérer
les déséquilibres quantitatifs et les situations de crise.
Surdimensionnement, accaparement de la ressource par l’agriculture
industrielle, destruction des écosystèmes aquatiques…
L’approche par « projets de territoires », annoncée
par le gouvernement, doit être mise en œuvre en associant l’ensemble
des acteurs et dans une logique d’économie et de partage de
la ressource en eau.
Denez L’Hostis, président de FNE : « Notre priorité
reste la réorientation vers une agriculture plus diversifiée
et moins consommatrice d’eau. L’irrigation doit devenir plus
stratégique, en se mettant au service de la transition agro-écologique.
Le partage de l’eau entre les différents usages doit se faire
de manière concertée avec l’ensemble des acteurs concernés.
Sans cela, des conflits similaires à celui qui entoure le barrage
de Sivens, se multiplieront.»
Accéder aux pages « climat
» et « agroécologie
» du site de FNE
contacts
Jean-Claude Bevillard, responsable du dossier Agriculture : 06 20 37 41
19
Yann Barthélemy, responsable du service Presse : 01 44 08 02 51
Fédération Nord Nature Environnement, 23 rue Gosselet, 59000 LILLE - Tel 03.20.88.49.33 - mail :secretariat@nord-nature.org