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03/03/2015 Communiqué de presse du
Réseau "Sortir du nucléaire"
Fédération de 933 associations et 60 000 personnes
Agréée pour la protection de l'environnement
http://www.sortirdunucleaire.org
Pertes record chez Areva : ni les contribuables, ni les travailleurs ne doivent payer la facture des délires atomiques !
Alors qu’Areva s’apprête
à rendre public l’état de ses comptes et à confirmer
une perte record de près de 5 milliards d’euros, le Réseau
“Sortir du nucléaire“ alerte sur les conséquences
à venir de ce gouffre financier. Facture payée par les contribuables
et les travailleurs, dégradation prévisible de la sûreté
: voilà le résultat de la politique mégalomane d’Areva.
Le Réseau “Sortir du nucléaire“ s’oppose
à tout soutien à une industrie en bout de course et exige
une transition urgente vers les énergies renouvelables.
Une faillite prévisible
Les 4,9 milliards d’euros de perte qu’Areva devrait confirmer
n’ont rien d’une surprise, notamment au regard du fiasco d’Uramin,
de l’enlisement de longue date du chantier du réacteur EPR
d’Olkiluoto <http://www.sortirdunucleaire.org/spip.php?page=article_dossier&id_article=34178&id_dossier=>
et du désintérêt général pour le réacteur
EPR. Ne faudrait-il pas plutôt s’étonner de l’auto-aveuglement
du "champion" français du nucléaire ? Alors que
le nucléaire poursuit un déclin à l’international
déjà amorcé avant la catastrophe de Fukushima et l’arrêt
de réacteurs au Japon et en Allemagne [1] , Areva a continué
de tabler sur des prévisions délirantes de construction de
centrales !
Les contribuables n’ont pas à payer la facture !
Actionnaire à 87% d’Areva, l’État devra contribuer
à son sauvetage financier. En pleine période d’austérité,
et alors même que les sommes nécessaires à une vraie
transition énergétique ne sont pas débloquées
par l’État, il est indécent que les contribuables –
en grande majorité critiques vis-à-vis de l’énergie
nucléaire – paient pour les caprices d’une industrie
mortifère. On demandera donc à la collectivité de venir
assurer des projets miniers aussi polluants que délirants, un réacteur
dangereux et chimérique, une mauvaise gestion des déchets
? Par ailleurs, Areva étant apparemment en difficultés pour
honorer ses provisions pour la gestion de ses déchets [2] et le démantèlement
de ses installations, ce sera encore une fois la collectivité qui
devra payer pour l’héritage toxique laissé aux générations
futures.
Des économies sur le dos des travailleurs et de la sûreté
?
Les travailleurs du nucléaire seront les premières victimes
de la mégalomanie d’Areva : d’ores et déjà,
il est ainsi question de supprimer 500 emplois sur le site de La Hague d’ici
à 2020, et autant parmi les sous-traitants de l’usine. On peut
légitimement s’interroger sur les conséquences de ces
réductions de personnel sur la dégradation de leurs conditions
de travail et, in fine, sur la sûreté. Il faut alors craindre
que les exigences de réduction des coûts – ceci s’ajoutant
au milliard d’économie qu’Areva est censée réaliser
sur trois ans – ne conduisent à effectuer à la va-vite
certaines opérations de maintenance et à faire passer à
la trappe certains contrôles, comme on peut déjà le
constater chez EDF ! En l’absence de remise en question du nucléaire,
la poursuite des activités d’Areva en rognant sur les emplois
et la sûreté préparera donc non seulement la casse sociale,
mais aussi les conditions propices d’une catastrophe !
Plutôt que de soutenir une industrie sans avenir, préparons
la transition !
Le maintien sous perfusion de la filière nucléaire, notamment
par l’appel de Ségolène Royal à des « synergies
» entre Areva, EDF et le CEA, ne reviendra qu’à prolonger
la coûteuse et dangereuse agonie d’une industrie destinée
à péricliter. Pour éviter la catastrophe industrielle
et l’accident, la seule solution de bon sens consisterait à
décider d’un plan de sortie du nucléaire, anticiper
la reconversion des travailleurs et réorienter les financements destinés
au nucléaire vers la transition énergétique. Alors
que les énergies renouvelables deviennent plus compétitives
que le nucléaire (dont les coûts, eux, ne cessent de croître)
et qu’elles représentent déjà presque 5 fois
plus d’emplois dans l’Union Européenne [3], le gouvernement,
actionnaire majoritaire d’Areva, a l’impératif d’impulser
cette reconversion de la filière nucléaire dans son ensemble
vers les alternatives énergétiques [4] !
Notes :
[1] Cette tendance est mise en évidence depuis plusieurs années
déjà par le World Nuclear Industry Status Report <http://www.worldnuclearreport.org/-2014-.html>
[2] Le mauvais conditionnement persistant de certains déchets anciens
a d’ailleurs valu à Areva plusieurs rappels à l’ordre
par l’Autorité de sûreté nucléaire :
http://www.asn.fr/Informer/Actualites/Reprise-et-de-conditionnement-des-dechets-anciens-La-Hague
[3] Détail des sources et calcul :http://www.sortirdunucleaire.org/Image4-emplois-UE
Information extraite de notre infographie"Nucléaire, stop au
rafistolage !" <http://www.sortirdunucleaire.org/Stop-rafistolage-decouvrez-l-631>
[4] Puisque, selon les mots de l’ancien PDG d’EDF Marcel Boiteux
lui-même, EDF en son temps a su "réussir le tour de force
de transformer des anciens conducteurs de centrales thermiques à
charbon ou à fuel en constructeurs de centrales [nucléaires]",
pourquoi Areva ne réussirait-elle pas maintenant cette reconversion
vers les renouvelables ?
Contact presse :
Marc Saint Aroman - 05 61 35 11 06
Chargée de communication :
Charlotte Mijeon - 06 64 66 01 23
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