Énergie,
années 2000
Auteur : Alain Vaillant
« Toute
population qui effectue des prélèvements supérieurs à la productivité de l’écosystème
auquel elle appartient – c.a.d. consomme non seulement l’intérêt mais le capital
– est vouée à l’extinction » (François Ramade, éléments d’écologie : écologie
appliquée)
1)
Développement durable ? :
Actuellement, les
sources fossiles d’énergie (charbon, pétrole, …) sont utilisées très largement
sans être renouvelées. L’uranium a aussi une fin d’exploitation des gisements.
Plus précisément, les échéances d’épuisement des ressources, au rythme de notre
consommation actuelle, sont (d‘après
la « Conférence mondiale de l‘énergie » de 1989) :
Le
pétrole : 2045 (dans 2 générations)
║║║
L’uranium
: 2075 (dans 3 générations)
║║║║║║
Le
gaz naturel : 2085
║║║║║║║
Le
charbon : 2700
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Les
énergies renouvelables : 4.500.000.000 ans (espérance de vie du soleil)
║║║║║║║║║║║║║║║║║║║║
l‘extrémité de ce graphique
est à 900 km à droite ║║║║║║║║║║║║║║║║║║║║║
Le choix est
clair :
1.1) c’est la fin
des énergies fossiles : pétrole, charbon, gaz naturel
1.2) le nucléaire, dangereux à cours terme (Tchernobyl) à moyen et long terme,
entre autre, à cause des déchets doit être abandonné le plus vite possible
1.3) 4,5 milliards d’années, c’est plus que « la vie éternelle » pour
une espèce vivante (on aura le temps de muter en douceur pour essayer de s’adapter
aux grands changements vraisemblables).
Les
énergies renouvelables sont le seul choix raisonnable pour le long terme
2)
État actuel de la production-consommation d’énergie en France :
2.1)
en 2000, la consommation d’énergie (entreprises, ménages, administrations)
en France a été de 216 Mtep soit 3,7 tep par habitant. Depuis 30 ans cette consommation
a globalement augmenté de 35 %. Mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit
que la consommation de l’industrie est stable alors que les consommations correspondant
aux secteurs résidentiel et tertiaire ainsi que les transports ont augmenté
de 50 % !
2.2)
la production de cette énergie en 2000 se répartit en :
54 % énergies fossiles,
41 % énergie nucléaire,
5 % énergies renouvelables (surtout
hydrauliques)
Le
retournement de tendance ne peut pas se faire du jour au lendemain, mais
cela fait plus de 20 ans que nous le réclamons en vain.
Il est grand temps de s’y mettre
3)
Le don du soleil :
Par temps ensoleillé,
on reçoit en une heure environ 1KW par mètre carré.
La région Nord-Pas de Calais, bien que moins favorisée que le sud-est
de la France, reçoit par an 1200 KWh/m² au sol. Ce qui, en terme de calories, équivaut
à 0,1 tep.
Donc, les 3,7 tep consommées par le français moyen chaque année
sont équivalents à l’énergie reçue du soleil sur une surface au sol de 37 m²
(maximum)
C’est une surface
ridiculement petite : il y a abondance d’énergie solaire.
Mais, la récupération de cette énergie se fait avec un rendement
faible, voire très faible. (ce qui est
le cas également du nucléaire : pour produire l’équivalent d’un Kw en électricité,
EDF en jette 2 dans l’environnement, puis il y a les pertes durant le transport
de l‘électricité, …)
4)
Les énergies renouvelables :
Depuis
20 ans, Nord Nature a fait des propositions chiffrées : voir la bibliographie
à la fin de cet article. Les dernières en date, concernant l’énergie éolienne,
sont dans un article de M. Vivier dans le bulletin n°98 (consultable
sur le site www.nord-nature.org
: environnement > énergie). Mais 3 points méritent une attention particulière.
4.1)
La filière bois
Quand on brûle
du bois pour produire de la chaleur, on transforme le carbone du bois en gaz
carbonique. Chez les arbres, la synthèse chlorophyllienne, à l’aide du soleil,
transforme le gaz carbonique de l’air en bois et en oxygène.
Ce cycle dont la
période est de quelques générations d’hommes est stable dans le temps : on peut
le reproduire durant des milliers d’années !. Il permet, en plus, de récupérer
l’énergie du soleil en n’aggravant pas l’effet de serre : il suffit de planifier
les plantations et l’entretien des arbres.
Actuellement, les
systèmes automatisés d’alimentation de chaudière au bois (en plaquettes) n’existent
que pour les grosses installation.
En attendant que cela existe à petite échelle et, sans changer
votre système de chauffage actuel, vous installez un insert dans votre cheminée
(rendement 80 % et une dizaine d’heures
d’autonomie). Vous planifiez
vos achats, stockage et consommation de bois. Ainsi, chaque fois que vous
brûlez du bois pour vous chauffer, vous n’épuisez pas les ressources
de la planète (pétrole, gaz, …),
vous ne contribuez pas à l’effet de serre (votre
gaz carbonique est recyclé dans les arbres « suivants » ) et
vous ne produisez pas de déchets radioactifs !
Quand vous changerez
votre chaudière, renseignez vous plus avant sur le chauffage au bois.
4.2) Le vrai
coût de l’énergie :
Tous les militants
qui tiennent un discours sur les énergies renouvelables sont confrontés à la
notion de prix de vente de l’électricité nucléaire. Nous avons beau affirmer
que ce coût ne prend pas en compte sérieusement la gestion à long terme des
déchets, il y a des interlocuteurs sceptiques …
Un élément nouveau
apparaît dans le paysage.
Jusqu’à présent, la distribution d’énergie étant un monopole
d’état, le prix de vente de l’électricité nucléaire n’était pas lié au marchés
( et en plus, la recherche sur l’atome
au CEA ou ailleurs a bénéficié du « secret défense » propre à l’armée
à cause de la bombe atomique).
Avec l’Europe, le monopole d’EDF va disparaître et donc, cette privatisation
(avec les risques qu’elle comporte au
niveau de la sécurité)
va sans doute provoquer un réajustement du prix de l’électricité nucléaire dans
le cadre de la « loi de l’offre et de la demande ».
Cela a déjà commencé
: « l’état envisage de
vendre EDF pour quelques dizaines de milliards d’euros tout en reprenant à sa
charge des engagements futurs équivalents, voire supérieurs » (extrait
d’un document rédigé et travaillé par des cadres dirigeants d’EDF qui sont scandalisés)
En termes strictement
comptables, cela signifie clairement que le prix de vente actuel des produits
de « l’entreprise EDF » sont très sous évalués
4.3) Les éoliennes
et les oiseaux :
Les détracteurs
des éoliennes les accusent de tuer les oiseaux.
C’est vrai qu’il
y a une concurrence dans l’occupation de l’espace, et qu’avant d’installer des
éoliennes il faut étudier leur incidence sur les vols migratoires, l’altération
des habitats, …
Actuellement, cette
mortalité est de 1,4 oiseau par éolienne et par an selon une étude belge ( 0,04
selon une étude californienne)
De
manière générale, la mortalité de l’avifaune par kilomètres d’éoliennes (regroupées)
est inférieure, par kilomètre, à
celle due au trafic autoroutier ainsi qu’à celle due aux lignes électriques
placées dans des zones sensibles
Le nucléaire a
tué des hommes et il en tuera encore.
Il faut choisir
5)
Le nucléaire et l’effet de serre
Les partisans du
nucléaire affirment que cette méthode de production d’électricité ne contribue
pas à l’effet de serre puisque qu’il n’y a pas de dégagement de dioxyde de carbone.
A première vue,
c’est vrai.
Mais en y regardant
de plus près, la satisfaction du besoin en énergie à partir de la désintégration
atomique, c’est complètement différent. En effet, un réacteur nucléaire a, pour
des raisons de sécurité, une grande inertie dans le fonctionnement, autrement
dit, on ne l’arrête pas toutes les semaines, ni même tous les mois. Or, la demande
d’électricité est très fluctuante (du simple au double) à l’intérieur d’une
journée, d’une semaine ou d‘une année. Pour satisfaire les demandes de consommation
de pointe, EDF est obligé d’utiliser des moyens de production d’électricité
très souples : l’hydraulique ne suffisant pas (et de loin !), il est fait recours
à des centrales thermiques brûlant des combustibles fossiles.
A
titre de comparaison, la capacité de production nucléaire, en France, est de
63 GW et la capacité de production (utilisée par EDF) émettant du gaz carbonique est de 27 GW.
Et donc, le nucléaire
contribue aussi, et fortement, à l’effet de serre par la production de gaz carbonique
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.Une éolienne,
c’est beau.
Une
éolienne, comme
une montgolfière, ça habite dans le ciel.
Une éolienne, dans le vent, ça ronronne comme un chat.
Une éolienne, dans
la tempête, ça hurle comme un arbre.
Une éolienne, au
bout de ses pales, ça essaye de siffler comme un oiseau.
Une éolienne, comme
un arbre, ça montre le vent.
Une éolienne, vue
par la fenêtre, ça attrape le vent pour nous éclairer.
Une éolienne, explosée , c’est un tas de ferraille tranquille
Une éolienne, dans la durée,
c’est toujours radio inactif.
Une éolienne, ça
donne raison aux enfants qui font tourner leur
moulin multicolore dans le vent.
.Une éolienne,
c’est beau.
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Branchements
intéressants
1)
dans votre collection des bulletins de Nord Nature :
1.1)
bulletin Spécial Nucléaire. Auteur S. Deblock. Lille 1976.
1.2)
bulletin Spécial Énergie. Auteur J. Istas.
Lille 1980
1.3)
Le nucléaire ou le vent, les pylônes ou les éoliennes, la pollution ou l'air
pur, il faut choisir ! Auteur : E. Vivier extrait du bulletin n°98, pages 10à15,
Lille 2000. Internet : www.nord-nature.org
2)
dans des ouvrages généraux :
2.1)
L’environnement en France. Auteur : Institut Français de l’Environnement (IFEN).
Éditeur : IFEN et La Découverte . Paris 2002. Internet : www.ifen.fr
2.2)
Observatoire gouvernemental de l’énergie. Internet :
www.industrie.gouv.fr/energie/statisti/se_stats.htm
2.3)
Éléments d’écologie : écologie appliquée. Auteur : François Ramade. Editeur
: Ediscience. Paris 1995 (5ème édition)
2.4)
Facteur 4 : 2 fois plus de bien être en consommant 2 fois moins de ressources
(un rapport au Club de Rome). Auteurs
: Ernst U. von Weizsäcker, Amory B. Lovins, L. Hunter Lovins. Editeur : terre vivante. Mens 2002
2.5)
Nucléaire ? Non merci ! : dossier coordonné par Henry Chevallier. Edition Utovie
et Silence. Bats 1993
3)
pour la mise en œuvre au quotidien :
3.1)
Les guides pratiques de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
(ADEME). 27 rue Louis Vicat, 75015 Paris. En région : 03.27.95.89.70 . Internet
: www.ademe.fr
3.2)
Poêles, inserts et autres chauffages au bois. Auteur : Claude Aubert. Éditeur
: terre vivante. Mens 1999. Internet : www.terrevivante.org et http://ageden.citeweb.net
3.3)
La maison des [néga]watts : le guide de l’énergie chez soi. Auteurs : Thierry
Salomon et Stéphane Bedel. Éditeur : terre vivante. Mens
1999. Internet : www.terrevivante.org
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Lexique
tep = « tonne
d’équivalent pétrole » : c’est la quantité de chaleur qu’il est possible
de recueillir par la combustion parfaite d’une tonne de pétrole brut
Mtep : million
de tonnes d’équivalent pétrole
Fédération Nord Nature, 23 rue Gosselet, 59000 LILLE - Tel 03.20.88.49.33 - - mail : secretariat@nord-nature.org