les divers articles :
métaleurop1/5 : article de E. Vivier paru en 1987
métaleurop2/5 : dépollution du sol par les plantes
: l'erreur
métaleurop3/5 : tous les chiffres sur métaleurop
métaleurop4/5 : le scandale éclate enfin
métaleurop5/5 : communiqué de presse du 31 janvier
2003
POLLUTION DE METALEUROP: PAS DE SATISFECIT DE NORD-NATURE
Autour de l'usine Métaleurop à Noyelles Godault, les sols sont fortement pollués par le plomb qu'elle rejette. Des média ont annoncé le 23 janvier 2002 qu'une convention avait été signée entre une association et l'usine portant sur la dépollution des sols au moyen des plantes. Il serait aussi envisagé de récupérer le plomb suite à l'incinération de ces plantes.
A ce sujet, Nord Nature a adressé un communiqué à la presse, le 23 janvier, faisant la mise au point suivante :
"Nord-Nature, qui a été la
première, dès 1977 à intervenir au sujet de la pollution par le plomb dans la région,
a effectué à partir de 1980 de nombreuses interventions contre la pollution de
l'usine Metaleurop à Noyelles Godault et souligné les dangers qu'elle présente pour la
santé humaine. Aussi a-t-elle été surprise de la satisfaction exprimée dans l'article
de la Voix du Nord du 23 Janvier 2002 intitulé " Et si la pollution devenait un
atout ? ".
Tout d'abord, Nord-Nature rappelle que selon la Direction de l'Industrie même une fois
son programme de réduction des émissions mis en oeuvre, l'usine Metaleurop va
continuer à rejeter douze tonnes de plomb par an dans l'atmosphère et sur des sols
déjà contaminés *, une pollution scandaleuse quand on pense aux 13% d'enfants de
cette zone qui présentent des taux élevés de plomb dans le sang. .
En ce qui concerne le projet de
dépollution par les plantes mis en avant dans la convention entre EDA et Metaleurop,
Nord-Nature met en doute son efficacité.
En effet, il existe bien des plantes qui peuvent vivre sur des sols contaminés et ont la
capacité de stocker les métaux lourds en plus ou moins grande quantité dans leurs
tissus : ces plantes sont hyperaccumulatrices.
Mais le plomb (ou un autre métal lourd) extrait ainsi par la plante ne représente qu'une
faible part de celui qui se trouve dans un sol hautement contaminé comme celui entourant
l'usine Métaleurop. Aussi la méthode d'extraction du polluant par les plantes
apparaît-elle peu réaliste.
La moutarde blanche, par exemple, plante annuelle championne pour l'absorption du plomb,
peut extraire au bout d'un an selon les tests scientifiques environ 500 grammes de plomb
par hectare de terre. Certaines zones sont polluées par ce métal à 1000 ppm . Cela
correspond à 5 000 kg de plomb par hectare. Au taux d'extraction de la moutarde blanche, il
faudrait 10 000 ans pour dépolluer le sol ! Dans les zones polluées à "
seulement "500 ppm, il faudrait 5000 ans...
Ce procédé de dépollution est donc illusoire et utopique, même si, scientifiquement et
théoriquement, il peut paraître séduisant.
Nord-Nature s'interroge aussi sur
l'efficacité du projet de réutilisation du plomb après incinération des plantes
dépolluantes. Si l'on prend encore l'exemple de la moutarde blanche, qui est l'une
des plus performantes, le plomb dans cette plante représente moins de 1 % en poids sec.
La teneur en plomb des cendres serait donc trop faible pour présenter un intérêt
industriel et avec le coût de la récolte, du transport et de l'incinération, le
procédé ne peut s'avérer rentable.
Les seules solutions raisonnables dans cette pénible affaire sont l'arrêt des
activités polluantes, l'utilisation des sols pollués à des productions non alimentaires
pour les hommes et les animaux, par exemple, à des productions florales, à des
plantations de forêts dont le bois dans 100 ou 150 ans serait exploité et dispersé et
la recolonisation des sols par la végétation naturelle spontanée.
Il conviendrait d'y ajouter le déplacement de l'urbanisation des zones contaminées vers
des zones saines avec indemnisation des habitants dans le cadre des "servitudes
d'utilité publique"
*Source DRIRE : " L'Industrie au regard de l'environnement ", édition 2001
Explications complémentaires détaillées
Si l'on considère alors les zones polluées par ce métal à 1000 ppm (soit 1 kg de plomb par 1000 kg de terre, ce qui représente environ 1 m3 de sol), cela correspond à. 2m2 de terrain pollué sur Om5O de profondeur (ce qui correspond approximativement à la réalité car l'essentiel de la pollution est dans la couche superficielle sur 40 à 50 cm).
Dans un tel cas, la quantité de plomb sur un hectare, à raison d'un kg pour 2m2 est alors, dans la zone à 1 000ppm, de 5000 kg. Au taux d'extraction de la moutarde blanche, il faudrait 5000: 0,5 = 10 000 anspour dépolluer le sol (cela ne fait " que " 5000 ans pour les sois à 500 ppm ... ) Le plomb dans la moutarde blanche représente moins de 1 % en poids sec, ce qui exclut (car absolument pas rentable) tout processus de recyclage du plomb en utilisant en somme la moutarde comme minerai."
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