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17/12/2013 Communiqué de l'Observatoire
du nucléaire -
http://www.observatoire-du-nucleaire.org
Retard du réacteur nucléaire EPR : la date couperet du 11 avril 2017
- Le chargement en combustible nucléaire
doit nécessairement avoir lieu avant le 11 avril 2017
- Du fait des retards accumulés, EDF est engagée dans une
irresponsable course poursuite...
En signant le 10 avril 2007 le décret de création
du réacteur EPR de Flamanville (ci-joint, p7), le premier ministre
de l'époque Dominique de Villepin pensait assurément avoir
laissé à EDF une marge plus que généreuse :
10 ans pour construire un réacteur... supposé être terminé
en seulement 4 ans et demi (*).
Mais EDF a tant multiplié les malfaçons et autres fautes sur
son chantier que le 11 avril 2017 ressemble désormais à une
date couperet. Avant les révélations de Médiapart,
lundi 16 décembre 2013, l'EPR était censé être
livré "en 2016" avec déjà quatre ans de retard.
Désormais, on peut penser que la fin du chantier pourrait avoir lieu...
en 2017. Mais, avant ou après le 11 avril ?
Si c'est après, les conséquences seraient incommensurables
pour EDF : le décret de création de l'EPR ne serait plus valable,
il faudrait refaire toute la procédure administrative, y compris
un nouveau Débat public officiel puis une enquête publique,
ce qui prendrait à coup sûr plusieurs années.
Le réacteur EPR, a supposer qu'il ait finalement été achevé entre temps, resterait donc longuement à l'arrêt, achevant de ruiner les finances et ce qu'il reste de crédibilité à EDF. Il est évident que les autorités françaises veulent à tout prix éviter ce scénario catastrophe, ce qui pose d'ores et déjà des questions cruciales.
En effet, maintenant que EDF a gaspillé tous ses "jokers", le risque est que les prochaines malfaçons soient cachées afin de ne pas dépasser la date du 11 avril 2017. EDF va exercer - ou exerce déjà - en sous-main une pression morale sur les dirigeants politiques et sur ceux de l'Autorité de sûreté nucléaire, dont la supposée "indépendance" a été prise en défaut lorsque l'enjeu politique était crucial.
Il est donc clair que ce ne sont pas
seulement les finances d'EDF, déjà exsangues, qui sont menacées
par cette épée de Damoclès : c'est bien le risque de
catastrophe nucléaire qui sera démultiplié si l'EPR
entre un jour en service.
Certes, même sans malfaçons, l'EPR est comme tout réacteur
nucléaire susceptible de causer une catastrophe. Mais l'EPR, mal
conçu et mal construit, est probablement un des plus dangereux réacteurs
nucléaires au monde. Et si, de plus, il est mis en service avec des
malfaçons cachées, la possible catastrophe nucléaire
sera alors tout à fait probable.
Le mieux serait assurément de
suivre les exemples de réacteurs nucléaires entièrement
construits mais jamais mis en service, comme à Lemoniz (Espagne),
Zwentendorf (Autriche), Bataan (Philippines) ou Kalkar (Allemagne).
(*) En effet, ce décret précise (article 3 alinéa 2)
que "Le délai pour réaliser le premier chargement en
combustible nucléaire du réacteur est fixé à
dix ans à compter de la publication du présent décret
au Journal officiel de la République française", c'est-à-dire
avant le 11 avril 2017.
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