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Ensemble pour la Nature

Naissance et développement de Nord Nature

 

 

Quand est née la Fédération NORD-NATURE il n'existait pas, dans la Région, ni ailleurs en France, d'organisme officiel se préoccupant de défense de la nature, des milieux de vie et de l'environnement, ni au niveau des communes, ni des départements, ni des régions, ni de l'Etat ; les services de l'Etat (O.N.F., Direction de l'Agriculture, Service des Mines) ne se préoccupaient que de leurs propres compétences dans un cloisonnement total. Aucune vision globale environnementale n'était envisagée.

Il n'y avait pas encore de Ministère de l'Environnement, pas de Services régionaux de l'environnement, pas de législation de protection non plus. Seule une loi de 1930 envisageait le classement de sites naturels et artificiels pour leur protection, mais elle restait appliquée essentiellement aux monuments historiques, lesquels étaient pris en considération depuis une loi de 1913.

Cependant, les prémices d'un changement étaient dans l'air. La Société Nationale de Protection de la Nature (S.N.P.N.) avait obtenu la création de la Réserve de Camargue (dès 1928) ; le Parc National de la Vanoise était en marche ; au niveau régional, se créait le Parc naturel de Saint Amand-Raismes et s'élaborait, à l'initiative des botanistes universitaires lillois, le projet de Réserve naturelle de la Dune Marchand à l'est de Dunkerque.

Un inventaire des sites naturels était en cours et les scientifiques de diverses facultés lilloises y participaient activement. Des associations naturalistes ou de protection des sites existaient, séparément (Groupement Fabre, Groupe Ornithologique Nord, Amis du Fort d'Ambleteuse). Mais aucune coordination n'existait : il fallait donc l'organiser.

Ce fut le rôle de NORD-NATURE, qui allait ainsi prendre en main la défense de la nature et de l'environnement dans le Nord de la France, mais aussi proposer des actions positives pour un meilleur environnement.

Cette organisation, cette défense tous azimuts, les propositions, les concertations et collaborations effectives, c'est tout cela qui va être résumé dans ce fascicule.

Après la jeunesse, l'adolescence, la prise de contact avec les réalités de la vie, c'est l'âge adulte qui commence avec les 30 ans de notre Fédération, née en 1970, année que le Conseil de l'Europe avait décidé d'être "Année européenne de la Conservation de la Nature". Le symbole est donc devenu réalité.

 

1°/ La mise en route

C'est à la suite de contacts établis avec les responsables de plusieurs sociétés pendant le Salon des Animaux (organisé par Animavia, que présidait Marcel Dhénin) et à l'initiative de la Société de Botanique (animée par le Professeur J.M. Géhu) et du Groupement des Naturalistes Fabre (animé par Maurice Guillon), qu'une première réunion a eu lieu à Lille le 28 février 1970, dans un amphithéâtre de la Faculté de Pharmacie.

Les Sociétés représentées étaient : la Société de Botanique, le Groupe Ornithologique Nord, le Groupement des Naturalistes Fabre, l'Association des Professeurs de Biologie et Géologie, la Société Géologique, la Société Mycologique, la Société Entomologique, Animavia, la Société de Géographie ; participaient aussi des représentants d'organismes officiels, comme l'Office National des Eaux et Forêts le Professeur M. Durchon, de la Faculté des Sciences de Lille, était venu apporter son soutien.

C'est sur la proposition du Professeur Géhu qu'a été, au cours de la discussion, envisagée la création d'une Fédération régionale, regroupant tous ceux qui voulaient participer à la défense de la nature ; la proposition a reçu un avis favorable de l'assemblée et il a été décidé d'effectuer en avril une nouvelle réunion qui se tiendrait à l'Institut de Biologie Marine de Wimereux, avec tous les scientifiques universitaires intéressés.

En fait, des réunions restreintes se sont tenues au Cap Gris-Nez les 11 et 12 avril, à la Cité scientifique de la Faculté de Lille le 21 avril 1970, pour mettre au point le programme et l'organisation. C'est le 30 mai 1970 que s'est tenu le colloque de Wimereux, lequel a vu la création de la Société Fédérative et a lancé la préparation des statuts.

Le compte-rendu de cette journée capitale a été effectué par le Professeur R. Defretin, Directeur de l'Institut de Wimereux et Doyen de la Faculté des Sciences de Lille, dans un Bulletin de NORD-NATURE ainsi que dans le Bulletin du Groupement des Naturalistes Fabre (voir biblio) ; nous y renvoyons donc le lecteur. Ce qu'il faut retenir c'est la convergence des idées qui ont animé les exposés et les débats, c'est la volonté d'actions ciblées et coordonnées à partir de bases scientifiques, c'est le désir de coopération de tous, universitaires, représentants des associations, et aussi, il faut le souligner, de quelques responsables des services administratifs et techniques.

L'Assemblée générale constitutive de la Fédération NORD-NATURE avait été prévue à Boulogne sur Mer ; le lieu accordé pour la réunion était la salle de la Chambre de Commerce et d'Industrie, mais sur un refus de toute dernière minute, nous dûmes nous déplacer à Wimereux (cf J. Méreau : "Les érosions du littoral", Bulletin des Amis du Fort d'Ambleteuse, n° 49, 1999), à l'Institut de Biologie maritime.

Après la réunion de Wimereux, il restait à mettre au point les statuts, à envisager les modes d'action. Les bases d'une union de tous étaient lancées ; les réunions qui ont suivi, essentiellement à la Faculté des Sciences de Lille, ont ainsi abouti au dépôt des statuts à la Préfecture en décembre 1970.

Un bureau provisoire s'était constitué qui comprenait :

- Président d'honneur : Monsieur le Professeur Defretin

- Président : Monsieur le Professeur Durchon

- Vice-Président : Monsieur le Professeur Géhu

- Secrétaires : Monsieur le Professeur Linder, Monsieur Tombal, Monsieur Guillon

- Trésorier : Monsieur le Professeur Biguet

- Trésorier adjoint : Madame Claisse

A la première Assemblée générale du 23 janvier 1971 étaient élus le premier Conseil d'Administration et le Bureau définitif avec un deuxième Vice-Président : le Docteur Méreau.

La Fédération NORD-NATURE était sur les rails.

Liste des premiers membres du Conseil d'Administration

Conseillers d'administration

Mme Bacchus, Professeur de Sciences Naturelles, Présidente A.P.B.G. Nord

M. Biays, Professeur de Géographie, Université de Lille

M. Bonte, Professeur de Géologie, Université de Lille

M. Bruhier, Président de la Fédération Pêche du Pas-de-Calais

M. Brunot de Rouvre, Directeur O.R.E.A.M. Nord

M. De Bournonville, Président de la Fédération des Chasseurs du Pas-de-Calais

M. De Poncheville, Président de la Fédération des Chasseurs du Nord

M. Destombes, Ingénieur Géologue

M. Dorly, Ingénieur en chef du G.R.E.F.

M. Ghilain, Ingénieur

M. Goulliard André, Conseiller biologique

M. Kérautret, Professeur de Sciences Naturelles, Groupe Ornithologique Nord

M. Louillet, Président de la Fédération Société de pêche et de pisciculture du Nord

Melle Potelle, Professeur de Sciences Naturelles, secrétaire A.P.B.G. Amiens

M. Roussel, Professeur, Directeur de l'Institut d'expansion universitaire

M. Roussel Paul, Président de la Chambre d'Agriculture du Nord

M. Souliez, Directeur du laboratoire B.R.G.M.

M. Wattez, Maître de conférences, Université d'Amiens

 

Conseillers techniques (missions d'information et d'intervention)

M. Alvarez de Lara, O.R.E.A.M. Nord

M. Bonnot, Professeur Biologie végétale, Université de Lille

M. Charlet, O.R.E.A.M. Nord

M. Duclercq, Ingénieur du G.R.E.F.

M. Flatres, Professeur U.E.R. Géographie, Université de Lille

M. Gamblin, Professeur U.E.R. Géographie, Université de Lille

M. Glacon, Professeur Biologie marine, Institut Biologie maritime de Wimereux

M. Gouillart Maurice, Professeur honoraire, Biologie animale, Université de Lille

M. Marchand, Directeur Régional de l'Office National des Forêts

M. Minair, Directeur du Parc Régional de St Amand

M. Spas, Pharmacien Société des jardins alpins

M. Vivier, Professeur de Biologie animale, Université de Lille

A l'examen des Sociétés adhérentes, des membres aussi du Conseil d'Administration, des questions pourraient se faire jour. Je vais tenter d'y répondre par avance.

1/ la présence des chasseurs (Fédérations de chasse), dans les sociétés adhérentes, et Monsieur de Bournonville, Président des chasseurs du Pas-de-Calais dans le C.A. Explication : les chasseurs et tout particulièrement Monsieur de Bournonville, étaient avec nous contre le projet de barrage en baie de Canche ; leur soutien était, là, appréciable. D'autre part, Monsieur de Bournonville Président, était un homme droit, au parler rude et direct, mais franc, qui, comme nous, protestait contre la multiplication anarchique des huttes et des mares de chasse ; c'était donc un allié contre les chasseurs extrémistes et les excès de la chasse au gibier d'eau.

Mais là aussi, les esprits ont changé. Dix ans après, les chasseurs abandonnaient NORD-NATURE. Ceux du Nord ont très vite cessé d'adhérer et ceux du Pas-de-Calais se sont exclus par non-paiement de leur cotisation. Chacun a repris sa place et sa liberté.

Liste des associations ayant adhéré à Nord-Nature à sa création

 

Association des amis du Fort d'Ambleteuse, Président : J. Méreau

Association des Amis et Usagers du Parc Régional de St Amand (*)

Association des Naturalistes (*)

Animavia, Président : M. Dhénin

A.P.B.G. section académique d'Amiens (*)

A.P.B.G. section académique de Lille (*)

Fédération des chasseurs du Nord (**)

Fédération des chasseurs du Pas-de-Calais (**)

Groupe de Mycologie fondamentale et appliquée, Président : Professeur J. Briguet

Groupement des naturalistes Fabre (***), Responsable : M. Guillon

Groupe Ornithologique du Nord, Président : L. Kérautret

Société des animateurs de jardins alpins (*)

Société de Botanique du Nord, Président : Professeur J.M. Géhu

Société mycologique du Nord

 

N.B : certaines de ces sociétés ont disparu (*), d'autres ont quitté Nord-Nature (**) au bout de quelques années, l'une d'elles s'est totalement intégrée (***)

2/ la présence de représentants de services administratifs et techniques officiels parmi les membres du C.A. Explication : NORD-NATURE s'était voulue, dès le départ, ouverte à tous ceux qui souhaitaient protéger la nature et il y en avait chez les "officiels". Il était donc souhaitable de travailler avec eux, d'entretenir le dialogue pour, pourquoi pas, les convaincre mieux de la valeur de nos idées.

C'est ainsi que la présence de Monsieur Brunot de Rouvres, Directeur de l'O.R.E.A.M., a permis de participer aux discussions qui ont abouti au Livre Blanc de l'O.R.E.A.M. (1972), qui a servi de base au S.D.A.U. Nord - Pas-de-Calais, et où NORD-NATURE a pu faire publier ses observations. Celles-ci sont intéressantes à relire 30 ans après car certaines d'entre-elles se révèlent avoir été judicieuses (mais non écoutées à l'époque) et prophétiques. D'autres que Monsieur Brunot de Rouvres étaient présents, pour les mêmes raisons.

Là encore, ultérieurement, les choses se sont décantées et les techniciens des Services de l'Etat ont quitté NORD-NATURE (ou n'ont pas été réélus). Mais des relations d'un autre type se sont établies par l'intermédiaire des Commissions Officielles.

Au Cap Gris-Nez, la réunion s'est tenue chez Monsieur Goulliard A. : elle réunissait, aux côtés du Professeur Géhu (Faculté de Pharmacie) les Professeurs Bouriquet et Bodard (Faculté des Sciences), Monsieur Kérautret (G.O.N.), Monsieur Dorly (Ingénieur Aménagement forestier), Monsieur de Bournonville (Fédération des chasseurs du Pas-de-Calais).

A Lille, s'étaient joints d'autres universitaires, Messieurs Durchon, Vivier, Linder, Bonnot (Faculté des Sciences), Biguet (Faculté de Médecine) et le Doyen Defretin.

Les grandes lignes de conduite avaient été définies :

1) - Les buts à atteindre : obtenir l'application des lois déjà existantes :

- sur les constructions sans permis

- sur la multiplication des huttes de chasse et le creusement des flaques

- sur la circulation des voitures dans les zones sensibles

- sur la réglementation du camping-caravaning

- sur les détritus et décharges sauvages

- sur la protection des zones répertoriées au titre de l'inventaire des sites naturels entrepris dès 1963 par les scientifiques à la demande du gouvernement , mais resté sans suite au niveau des instances officielles (un rapport détaillé avait été remis par le Doyen Defretin).

2) - La recherche des moyens d'actions :

Le but était de rassembler tous ceux qui étaient volontaires pour faire quelque chose et capables par leur position sociale d'agir efficacement, suivant des données scientifiques, afin de constituer un groupe actif ; ce dernier s'appuierait sur une petite "armée" constituée par le rassemblement des sociétés d'étude et de protection de la nature . D'emblée, il était envisagé qu'on ne pouvait admettre que des objections administratives ou des difficultés financières puissent faire obstacle aux impératifs de plus en plus urgents, de la défense de la nature.

Les lignes d'actions de la future société étaient tracées et son nom, en abrégé, avait été déterminé : NORD-NATURE

Si, d'emblée, la Fédération NORD-NATURE s'était dotée d'un Conseil d'Administration large et diversifié (voir plus haut), elle s'était aussi dotée immédiatement, par cooptation, d'un Conseil scientifique et technique très ouvert dont je faisais d'ailleurs partie. Ce Conseil où l'on retrouvait divers scientifiques qui n'avaient pas de responsabilités d'administrateur, comprenait des représentants de diverses catégories socioprofessionnelles et de divers services de l'Etat, Chambre d'agriculture, D.D.A., D.D.E., O.N.F., O.R.E.A.M....soit 10 à 20 personnes. Il n’avait pas de structure formelle mais une fonction consultative utile dans certains cas de problèmes très spécialisés et/ou urgents auxquels il fallait une réponse. La souplesse de ce fonctionnement était cependant contrebalancée par le défaut de permanence au fil des ans ; ce qui a amené le Bureau de NORD-NATURE à relancer périodiquement, environ tous les cinq ou six ans environ, le Conseil scientifique. Le difficile problème de disponibilité de ses membres très sollicités par ailleurs pour leurs compétences, a amené la Présidente, en 1994, à abandonner le Conseil scientifique propre de NORD-NATURE dont les membres ont été intégrés dans une autre structure existante baptisée "Conseil scientifique régional Nord Pas-de-Calais" (C.S.R.P.N.), qui s'est séparée du milieu associatif ; mais il semble aujourd'hui que cette transformation n'ait pas été vraiment positive pour NORD-NATURE qui devra certainement reconstituer son propre Conseil scientifique pour agir librement, en toute indépendance.

 

 

Références

 

- Bulletin du Groupement des naturalistes FABRE, 1970, fasc.93, p.6-14

- Bulletin du Groupement des naturalistes FABRE,1970, n°94, p2-1

- Bulletin n° 91, Groupement FABRE 1971

- Bulletin n° 92, Groupement FABRE 1971

- Bulletin NORD-NATURE, 1974, fasc.2

- Bulletin NORD-NATURE, 1991, fasc.61, p.4-5

 

 

 

2°/ Le fonctionnement de NORD-NATURE

Pendant ces trente premières années la Fédération a fonctionné régulièrement avec ses Assemblées générales annuelles, ses réunions trimestrielles de Conseil d'Administration, ses réunions de Bureau. Ce fonctionnement traditionnel statutaire n'a rien d'original et je n'y insisterai pas ; je n'évoquerai que quelques temps forts ou certains points faibles car la vie d'une association est comme celle des êtres vivants avec, tantôt la santé, tantôt la maladie, ses moments de faiblesse ou de réussite ; alors il faut soigner ou prévenir, mais poursuivre sa voie, avec les militants dont on dispose.

Pour mieux cerner les problèmes locaux, mieux motiver les associations adhérentes, mieux jouer son rôle de réseau fédérateur dans diverses agglomérations de la région, NORD-NATURE a organisé périodiquement des Assemblées Générales et des Conseils d'Administration décentralisés : Arras, St Omer, Montreuil, Valenciennes, Cambrai, St Pol, Bavais, Béthune, Ambleteuse, Tortequenne, Souchez...

NORD-NATURE a fonctionné, de 1970 à 1979, en bénévolat total. Le premier emploi salarié permanent a été créé en 1979 grâce à l'obtention d'un poste F.O.N.J.E.P. subventionné par le Ministère, et un second poste mi-temps d'animateur a été créé en 1980 ; malheureusement la loi de décentralisation de 1982 a entraîné la suppression des subventions ministérielles de fonctionnement et NORD-NATURE ne pouvant alors faire face aux frais salariaux a dû licencier ses deux employées que la Fédération a gardées pendant plus de six mois après l'épuisement des subventions, et dont le paiement des salaires a entraîné alors une première crise financière qui n'a été surmontée que 2 ans plus tard par l'obtention de crédits dans le cadre de nouveaux contrats (Plan Etat-Région).

C'est seulement depuis 1989 que NORD-NATURE a pu, à nouveau, recruter des salariés permanents par l'obtention de un, puis deux postes F.O.N.J.E.P.. Ensuite ont pu venir s'ajouter des T.U.C., des C.E.S. et enfin des emplois jeunes. Mais, dans l'euphorie des C.E.S. et des C.D.D., financièrement aidés, NORD-NATURE a, en 1994, effectué un recrutement pléthorique qui a failli entraîner son dépôt de bilan ; il a donc fallu, pour redresser le budget et faire face aux engagements, ne pas renouveler les contrats et reprendre une gestion plus rationnelle dans le cadre d'un changement de Bureau en 1995. En outre, depuis longtemps, NORD-NATURE avait pu bénéficier de l'attribution d'objecteurs de conscience, en particulier pendant la période de fonctionnement sans salariés (1982-1989) ; ceux-ci ont été utilisés jusqu'en 1995, date à partir de laquelle les modalités de remboursement des soldes qui leur étaient versées, ont été profondément modifiées et ont entraîné des charges trop lourdes pour l'Association : NORD-NATURE a donc cessé d'avoir recours à de tels stages.

Ces péripéties, toujours traumatisantes pour tous, financièrement autant que psychiquement, sont bien sûr à éviter mais elles doivent être le lot de bien des associations et une gestion rigoureuse et régulière est autant difficile qu'indispensable.

FONCTIONNEMENT DE NORD-NATURE

Les Présidents :

- Professeur Maurice Durchon 1971-1974

- Professeur Emile Vivier 1974-1991

- Professeur Nicole Dhainaut 1991-1993

- Professeur Annick Delelis 1993-1995

- Madame Jacqueline Istas 1995-

N.B. : Les anciens Présidents sont, selon les statuts, membres de droit au Conseil d'Administration.

 

Ont été nommés Présidents d'Honneur et Membres d'Honneur (pour services rendus à la Fédération) :

Présidents d'honneur :

- Professeur René Defretin

- Professeur Maurice Durchon

- Professeur Emile Vivier

 

Membres d'honneur :

- Professeur Jean-Marie Géhu

- Professeur Jean Bonnot

- Professeur Jean Biguet

- Monsieur Maurice Guillon

- Madame Liliane Leroy

L'évolution de NORD-NATURE a connu une progression constante au niveau des activités jusqu'aux débuts des années 90 avec la mise en route de grandes opérations qui se sont ajoutées au fur et à mesure :

- aménagement rural

- conservatoire des milieux naturels

- lagunage

- "Chico Mendès"

- Escaut vivant

- Aide juridique

Certaines de ces opérations, devenant très importantes, ont dû être séparées de la Fédération, c'est le cas du Conservatoire, de "Chico Mendès" et "d'Escaut vivant". C'était pourtant des opérations-phares, des actions exemplaires, mais des raisons diverses ont amené les responsables de la Fédération en 1994-95 à la séparation : seule l'opération "Chico Mendes", après son adaptation sous une forme associative (Association "NORD-NATURE Chico Mendes), est restée affiliée à la Fédération NORD-NATURE ; les autres, "Escaut vivant", "Conservatoire des milieux naturels", sont devenues totalement indépendantes ; quant à l'opération "lagunage", elle a été reliée partiellement à "Chico Mendès", et le Bureau d'Aide juridique, souhaité depuis 1971, créé en 1991, a cessé ses fonctions régulières par manque de soutien financier public (mais a continué en bénévolat exclusif). Il y a donc eu, en 1995, un gros bouleversement mais une nouvelle dynamique se reconstruit avec de nouveaux objectifs.

Il faut aussi noter qu'à cette même période 94-95, le siège de la Fédération qui, depuis sa création, se trouvait à l'Université des Sciences et Techniques de Lille, a été transféré à la Maison de la Nature et de l'Environnement à Lille où la Fédération occupe actuellement deux bureaux avec une permanence assurée, dans l'un, par 3 salariés et, dans l'autre, par 1 ou 2 associatifs, l'ensemble avec une présence du lundi matin au samedi après-midi.

Parmi les autres événements à signaler, il faut citer celui du fonds documentaire, constitué de dossiers thématiques, de livres et revues et des archives de NORD-NATURE. L'abondance de cette documentation a posé et pose encore de sérieux problèmes :

- une partie importante des livres a été cédée (1994) au Centre d'Information et de Documentation (C.I.D.) de la M.N.E. où sont assurés une gestion et un service de prêt ,

- le reste (certains livres, les revues et archives) est demeuré à NORD-NATURE et a été réparti dans divers locaux à l'Université et à la M.N.E.. Une bonne gestion demanderait les services d'un emploi de documentaliste, mais n'a pas été financièrement envisageable jusqu'à maintenant.

Pourtant cette documentation sur la nature et l'environnement, à la fois locale, régionale et même mondiale, est un élément important pour le présent et le futur. Elle s'avère indispensable pour réfléchir sur des solutions aux problèmes qui se posent et pour prendre des décisions.

Il est un dernier point du fonctionnement qu'il faut évoquer, relatif aux aspects thématiques, c'est-à-dire se rapportant aux divers volets de notre engagement et de nos objectifs. En effet au début, dans les années 70, NORD-NATURE fonctionnait pratiquement seule, sans interlocuteur officiel (administratif ou politique) et, dans ce sens, avait dû créer ses propres commissions ou groupes de travail (en 1971, NORD-NATURE avait déjà mis sur pied, six groupes de ce type).

Dès 1971, NORD-NATURE avait créé 6 Commissions internes

- Jeunesse (resp. Mr Gibon)

- Sensée (resp. Mr Kérautret)

- Romelaere (resp. Mr Goulliard)

- Terrils (resp. Mr Malécha)

- Somme (resp. Mr Vignon)

- Canche (resp. Mr Guillon)

Mais dès le début, NORD-NATURE avait demandé aux différentes autorités de pouvoir participer aux Commissions officielles afin d'y faire part de ses observations et propositions. Alors, peu à peu, ces Commissions se sont ouvertes aux représentants associatifs (C.E.S.R., Agence de l'Eau, Commissions départementales chasse et faune sauvage, C.D.H.., etc... etc...).

Ainsi la représentation officielle de NORD-NATURE est devenue très lourde, très difficile à assurer car il fallait être, non seulement compétent et motivé, mais aussi disponible ; or le bénévolat se marie plus ou moins bien avec les horaires des réunions officielles.

Alors NORD-NATURE a tenté de faire face. Aujourd'hui, après trente ans de fonctionnement, c'est dans plus d'une centaine de Commissions officielles que siègent des représentants de la Fédération ou de ses sociétés affiliées ; en contrepartie, il ne reste, en 2000, que très peu de groupes internes NORD-NATURE à l’exception de celui qui se consacre aux déchets (responsable D. Wgeux) car le problème est devenu crucial.

Cette participation aux Commissions officielles, tant souhaitée aux débuts de NORD-NATURE, est devenue une charge trop accablante pour le bénévolat. C'est d'ailleurs un problème national qui devra être revu au niveau national.

 

 

3°/ Le développement de NORD-NATURE

D'emblée NORD-NATURE s'était placée au niveau régional, et même au-delà, puisque des associations de Picardie s'étaient jointes à nous en l'absence de fédération picarde.

Le développement de NORD-NATURE peut s'évaluer à partir de différents critères : le nombre d'associations fédérées, le nombre total de ses membres, le montant du budget annuel, les participations aux Commissions officielles, etc... ; nous allons examiner ces différents aspects. En ce qui concerne les membres, il faut noter que la Fédération NORD-NATURE, par ses statuts, regroupait des membres individuels et des associations qui possédaient leurs propres adhérents ; certaines de ces associations fédérées étaient, de plus, de petites fédérations regroupant elles-mêmes plusieurs sociétés locales. En conséquence le décompte exact des membres directs et indirects est très délicat.

Dans une étude socio-économique récente sur NORD-NATURE, parue en partie dans le Bulletin n°98 (1999), Mme Istas, Présidente, estime le nombre total d'adhérents à environ 3700, auxquels il faudrait ajouter quelque 8000 sympathisants qui participent à diverses activités sans adhérer.

Les sociétés affiliées, d'une quinzaine à la création de NORD-NATURE en 1971, sont restées au nombre d'une vingtaine jusqu'en 1985 pour augmenter ensuite rapidement et dépasser 60 en 1990. Mais la séparation en 1994-95 de certaines opérations importantes des activités de la Fédération (voir plus haut), la crise financière concomitante et la remise en ordre par une gestion rigoureuse ont entraîné une révision en baisse du nombre des associations adhérentes (54 au début 2000) ; mais de nouvelles associations prennent des adhésions, donc la progression repart.

L'aperçu des budgets montre un autre aspect du développement. Le premier budget de la Fédération NORD-NATURE en 1971 s'élevait à 7.472,00 F ; en 1980, il était de 169.927,80 F ; et de 572.306,25 F en 1988 ; en 1994, il atteignait 2.224.301,40 F. Mais la progression va s'arrêter là, car en 1995, il apparaît que le passif va dépasser l'actif : les poids salariaux et la séparation des activités les plus subventionnées (opérations "Chico Mendès" et "Escaut vivant") entraînent une chute du budget. En 1995, pour un budget général de 1.610.053,00 F, l'année se termine avec un déficit de 208.000 F. Il faudra trois ans pour retrouver la confiance et l'équilibre. Le budget est positif à nouveau et en 1999, s'établit à 930.025,90 F.

C'est cela la vie d'une association avec ses hauts et ses bas au cours desquels il faut garder la confiance, la réactivité, faire face à l'adversité et repartir.

 

 

 

4°/ NORD-NATURE : Réseau associatif

Dès sa création, NORD-NATURE s'est voulue Réseau associatif.

En effet il ne s'agissait pas seulement de se réunir pour devenir plus efficace ("l'union fait la force"), mais il fallait aussi assurer l'information, relier les associations les unes aux autres, former un réseau fonctionnant dans les deux sens, de la Fédération aux associations et vice-versa.

Il fallait aussi être coordonné au niveau national : NORD-NATURE a immédiatement adhéré à la Fédération française des Sociétés de Défense de la Nature (F.F.S.P.N.) devenue FRANCE-NATURE ENVIRONNEMENT (F.N.E.) qui, elle-même, adhérait au Bureau européen de l'Environnement (B.E.E.) à Bruxelles, lequel fédérait les associations nationales européennes.

On avait donc là un remarquable réseau : européen - national - régional - local.

Certains des responsables de NORD-NATURE adhéraient par ailleurs à d'autres organisations nationales ou internationales poursuivant des buts comparables : W.W.F., L.P.O., S.N.P.N., Fondation COUSTEAU, GREENPEACE, Fondation "Sauvons l'Avenir", "Espaces pour Demain"... Des dirigeants de NORD-NATURE ont d'ailleurs fait partie des Conseils d'Administration de la F.F.S.P.N. (E.Vivier et J.Istas), ainsi que du Conseil National de F.N.E. (E.Vivier et actuellement J.Istas), du B.E.E. (E.Vivier), d'"Espaces pour Demain" (E.Vivier), de la Fondation "Sauvons l'Avenir" (E.Vivier). Le réseau était donc complet, multimaillé et les informations abondantes.

NORD-NATURE apparaissait ainsi comme un relais capital et ses responsables ont toujours tenté d'améliorer cet aspect fondamental d'une action efficace.

Renforcer cette action de réseau a toujours été l'un des objectifs de NORD-NATURE. Une permanence a donc toujours été assurée : dans les années 70 par Mr Guillon et Mme Leroy (à l'Université) puis dans les années 80 et 90 à la M.N.E. par Mme Castelain et divers autres bénévoles, puis par les employés du secrétariat et depuis 1999 en plus par moi-même , et R. Biermant, au siège de la Fédération. Mais les principaux responsables sont à l'écoute du public à leur domicile..

Dans le cadre de cette action en réseau, NORD-NATURE s'efforce à la fois de répondre et de répercuter les demandes et informations qui lui viennent du niveau national, ainsi que celles qui affluent du niveau local. Dans ce dernier cas NORD-NATURE tente de répondre à tous, adhérents ou non adhérents, sur tous les problèmes posés : faune sauvage, haies, boisements, érosion, rivières, assainissement, déchets, pollutions, droit de l'environnement, etc... etc.... NORD-NATURE est au service de tous, écoute et répond, répercute l'information de bas en haut et de haut en bas. Lorsque les problèmes sont importants, la Fédération s'en saisit mais elle tente toujours de contrôler l'information, avant de mettre en route une action et de poursuivre. C'est aussi pour assurer cette solidarité que NORD-NATURE a participé à des actions de niveau national dont des manifestations importantes (voir plus loin).

Pour mener cette action de réseau, le courrier et le téléphone sont des éléments indispensables. Le Secrétariat de NORD-NATURE assure toute la semaine la permanence téléphonique et l'accueil du public grâce à trois salariés : une animatrice en C.D.I. sur poste F.O.N.J.E.P. et deux biologistes en emplois-jeunes (assistant associatif et conseillère en environnement). Depuis une date plus récente, s'y est ajouté le fax et NORD- NATURE a pour cela mis des fax à la disposition d'Associations et de personnes relais. En l'an 2000, NORD-NATURE ouvre son site INTERNET.

De la machine à écrire et son papier carbone en 1970, NORD-NATURE passe aussi aux N.T.I.C. (Nouvelles Techniques de l'Information et de la Communication). Mais pour que cela fonctionne il faut, derrière les appareils, des personnes compétentes et motivées. C'est alors que NORD-NATURE devient réellement efficace avec une expérience de trente ans mise au service de tous.

 

Sommaire

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Fédération Nord Nature, 23 rue Gosselet, 59000 LILLE - Tel 03.20.88.49.33 -  - mail : webmaster@nord-nature.org