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Le compost : la technique du compostage |
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Cette fiche pratique est extraite de la brochure "Comment jardiner "Naturel"?". Auteur : Emile Vivier | accueil |
Cette fiche pratique sur le compostage comporte 3 pages + les matériaux
à composter |
Comment Procéder ?
Il existe plusieurs méthodes, jamais très complexes mais, tout
de même, plus ou moins simples.
Nous ne parlerons ici que de l'une des plus simples mais parfaitement efficace
: le compostage en tas.
Les matières à composter sont entassées au fur et à
mesure de leur production, sur le sol, pour constituer un amas de 1 m à
2 m de large, qu'on allonge selon les besoins et dont la hauteur ne devrait
pas dépasser 50 à 60 cm.
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Exemple d'aire de compostage avec entassements successifs à différents stades de maturation | Composteur du commerce : il est plus haut mais les planches sont disjointes pour l'aération |
Le tas peut être libre de tout aménagement. Cependant, pour éviter que les oiseaux ou les enfants ne viennent le gratter et l'éparpiller, il est bon de l'enclore avec quelque chose planches plaques de ciment, etc... et si vous êtes pointilleux sur l'esthétique de votre jardin, vous pourrez camoufler l'ensemble en plantant quelques arbustes autour.
Pour que le compostage se déroule
bien, il faut respecter quelques conditions faciles :
- Le tas doit être fait à même le sol et non sur
une surface bétonnée ou macadamisée. Ceci permet l'action
des micro-organismes du sol (bactéries) et aussi la circulation et l'action
bénéfique de multiples petits animaux (vers de terre, collemboles,
acariens, etc...).
- Placer si possible le tas dans une zone à l'ombre, au moins
partiellement, pour éviter le dessèchement. Pour la même
raison, il doit être à l'abri du vent.
- Tenir le tas humide... humide mais pas trop mouillé. Il faut
donc que la pluie puisse l'arroser naturellement et, s'il fait sec, il faut
arroser avec mesure. L'eau est indispensable pour une bonne fermentation, mais
l'excès d'eau empêche l'aération ; or l'air est aussi indispensable
que l'eau car les bactéries qui conduisent la dégradation organique
sont aérobies.
- Permettre une bonne aération du tas. Pour cela, il faut alterner
ou mélanger les produits fins et les produits plus grossiers. Il est
bon aussi de retourner le tas de compost, en utilisant une pelle-bêche
et/ou une fourche, tous les 2 ou 3 mois, soit 1 à 2 fois avant son utilisation
car il faut en moyenne 6 à 12 mois pour obtenir un compost correctement
formé
- Additionner aux débris végétaux, de temps en temps au
cours de l'entassement, un peu de terre normale émiettée ; celle-ci
pourra apporter une correction de l'acidité qui se développe au
cours de la fermentation.
- Additionner aussi de même, de temps en temps au milieu des végétaux
frais, un peu de vieux compost qui apportera des germes bactériens
; ceux-ci activeront la mise en route de la fermentation.
- Additionner aussi, et c'est important, les cendres de bois dont on
peut disposer (mais pas celles de charbon). Ces cendres ont perdu l'azote du
bois au cours de la combustion mais elles ont conservé, entre autres,
le potassium et une partie du phosphore. Or ceux-ci sont des éléments
indispensables aux plantes, qu'on récupère ainsi des bois qui
n'ont pu être compostés ; les cendres ont conservé aussi
la plus grande partie des oligoéléments (magnésium, calcium,
manganèse, aluminium, fer, cuivre, zinc, molybdène...) qui sont
indispensables en très faible quantité à la vie équilibrée
de la plante... et à la nôtre par la suite
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Tas de composte à différentes étapes de maturation |
Tas de compost avec alternance de débris fins et grossiers |
L'utilisation des déjections animales peut être
un bon procédé pour améliorer la qualité
de l'amendement apporté par le compost et pour, en même
temps, recycler utilement celles-ci. Mais de même qu'il faut
éliminer. les plantes malades de la fabrication du compost,
il faut éliminer les déjections d'animaux présentant
des maladies parasitaires (ascaris, coccidies,...). |
Ce qu'il ne faut pas faire
Peu de choses sont à ne pas faire, toutefois l'une d'elles est vraiment
néfaste : c'est d'entasser les débris végétaux
dans une fosse.
En effet, dans ce cas, l'air ne pourra circuler et l'eau risque de baigner les
déchets accumulés. La dégradation aérobie du compost
ne pourra s'effectuer et ce sont des bactéries anaérobies qui
se développeront, entraînant la dégradation des composés
azotés en azote gazeux. On aura donc une dénitrification avec
la perte d'une partie essentielle: l'amendement azoté. D'autres types
de fermentations néfastes peuvent aussi s'y produire, sans compter, qu'en
été, on aura là un excellent milieu pour le développement
des larves de moustiques
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Compost très mur et fin, tamisable | Exploitation à la pelle de compost mur, compact |
Ce qu'on peut ne pas faire...
Certains manuels ou articles traitant de la culture biologique recommandent
d'ajouter au compost différents produits : sang séché,
poudre d'os, algues (maërl).
Bien sûr, on peut... et c'est vrai que ce ne serait pas inutile ; mais
ces produits coûtent cher et je ne suis pas certain que l'amélioration
apportée vaille le prix payé... car l'un des intérêts
du compost, c'est justement qu'il ne coûte rien.
Si l'addition de maërl est quelquefois préconisée en culture biologique, elle est déconseillée écologiquement ; en effet le maërl est prélevé par dragage des fonds marins (en particulier sur les côtes bretonnes) et cette opération détruit des milieux précieux pour l'équilibre de la vie benthique des littoraux. |
Cette fiche pratique sur le compostage comporte 3 pages + les
matériaux à composter |
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