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Les grands amis de nos jardins

 

Cette fiche pratique est inspirée de la brochure "Comment jardiner "Naturel"?". Auteur : Emile Vivier accueil

On trouve des auxiliaires de nos jardins dans tous les groupes vertébrés terrestres : batraciens, reptiles, oiseaux et mammifères. Il y a donc lieu de les connaître pour les protéger.

- Les batraciens :

crapauds, grenouilles, tritons et salamandres. Tous sont de gros consommateurs d'insectes, vers et mollusques. Ils sont donc très utiles et malgré l'aspect peu engageant de certains (crapauds), il ne faut surtout pas les chasser, encore moins les détruire.
Mais leur protection consiste surtout à préserver leurs possibilités de reproduction. Comme ils ne pondent que dans l'eau et que les jeunes sont des têtards, il est indispensable qu'il y ait à proximité une mare, un étang ou un fossé en eau permanente.
Si les tritons adultes ne s'éloignent guère du milieu aquatique, les autres peuvent s'en éloigner de plusieurs centaines de mètres. Donc une bonne mare peut servir à peupler toute une zone.
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- Les reptiles, lézards et serpents :
Tous les reptiles, par leur alimentation en insectes, mollusques et petits rongeurs, sont des animaux utiles.
Dans les jardins ou à leurs abords, ce sont surtout les lézards et l'orvet (qui est aussi classé parmi les lézards malgré son apparence de serpent) qui sont à considérer ; les couleuvres sont également utiles mais elles fuient souvent les zones fréquentées par l'homme.
Tous sont inoffensifs ; seule la vipère, quoique utile par son régime alimentaire, peut être dangereuse mais elle fuit les endroits régulièrement travaillés.
Les lézards sont des animaux diurnes ; il en existe plusieurs espèces et le plus connu est le lézard gris des murailles. Ils chassent en plein jour dans des endroits secs alors que les orvets sont crépusculaires et préfèrent les lieux humides.
Il est donc nécessaire de favoriser les habitats de ces reptiles : amas de pierrailles, de bois morts, haies... , qui leur servent d'abris et de lieux de reproduction.

- Les oiseaux au jardin :
Les oiseaux sont sympathiques, ils sont aussi utiles bien souvent mais certains peuvent causer des dégâts. C'est un problème d'espèce, de nombre et de saison, donc de conscience écologique des aspects du problème.
Il n'y a pas de problèmes pour les petits passereaux : mésanges, pinsons, rouges-gorges, moineaux, hirondelles, sittelles, troglodytes, fauvettes, pouillots... Ils se nourrissent d'insectes, de graines, de vers.
Mais ce régime alimentaire est sans nuisance pour le jardinier : il est même plutôt utile. Il est toutefois à noter que, parmi les insectes recherchés et consommés, il peut y avoir des coccinelles, des syrphes et autres auxiliaires précieux de nos jardins car l'oiseau ne fait pas la distinction et c'est un fait naturel qu'il faut accepter.
Mais ces oiseaux sont de bons compagnons du jardinier. Non seulement il faut les accepter comme ils sont, mais il faut les protéger et les favoriser, en particulier par la pose de nichoirs appropriés, lorsqu'ils sont cavernicoles, ou par la présence de haies et bosquets, s'ils se reproduisent par nids à l'air libre (dans les branchages ou au sol).
Les oiseaux à problèmes sont les gros passereaux (pies, étourneaux, grives, merles...) et les colombidés (pigeons et tourterelles). Ces oiseaux sont certes agréables à voir, ils ont aussi quelques aspects utiles par leur régime alimentaire, au moins à certaines époques de l'année, mais ils peuvent faire beaucoup de dégâts :
- consommation des petits fruits du jardin (fraises et groseilles), grattage des semis,
- consommation des jeunes pousses (ex. : cotylédons des pois et haricots à la levée des graines, donc élimination du germe).
Il n'y a qu'une solution : il ne faut pas les détruire, mais s'en protéger. Le meilleur moyen est sans conteste, la pose de filets au dessus des semis et cultures, filets soutenus par des arceaux ou autres supports_ C'est évidemment un travail supplémentaire et parfois une difficulté pour la cueillette (par exemple dans le cas des fraises), mais c'est à la fois la bonne protection du jardinage et la conservation du voisinage de nos amis les oiseaux. Les filets peuvent servir de nombreuses années si l'on en prend soin, le coût en est négligeable dans le bilan global.

Il existe une dernière catégorie d'oiseaux qu'il faut citer, même s'ils ne sont pas localisés dans "notre" jardin, car ils sont éminemment utiles: les rapaces.
Les rapaces couvrent en réalité un vaste territoire, ils peuvent être diurnes (volent et chassent de jour) : éperviers, buses, faucons... ou nocturnes : chouettes et hiboux divers.
Ces rapaces sont, entre autres, de gros consommateurs de rongeurs (campagnols et même lapins de garenne) ; donc le survol de nos jardins constitue un service contre les maraudeurs à poils. Il faut donc veiller à leur protection. Sans doute sont-ils aujourd'hui légalement "protégés" mais il faut s'assurer de leur conserver à proximité des habitats où ils puissent nicher et se reproduire (grands arbres, vieux arbres creux, vieilles granges,...).

- les mammifères utiles (ou d'utilité contestée) de nos jardins
En fonction de leur utilité incontestée ou contestée les mammifères des jardins peuvent être classés en trois groupes :
- les mammifères insectivores qui sont unanimement reconnus utiles : hérisson, musaraigne, chauve-souris.
Hérissons et musaraignes consomment limaces, insectes et larves (dont chenilles) et aussi souris. Ce sont des auxiliaires précieux qui chassent surtout la nuit.

Si le hérisson est bien connu de tous, la musaraigne par contre est souvent confondue avec la souris ; elle s'en distingue cependant nettement par une taille légèrement plus petite et surtout par un long museau en forme de trompe muni de longs poils... donc regardez bien avant de décider de leur sort si vous en trouvez dans un recoin.

Distinction campagnol / souris / musaraigne :
a - campagnols : museau court, arrondi, oreilles latérales accolées, queue plus courte que le corps.
b - souris, rats : museau conique, oreilles supérieures bien décollées, queue plus longue que le corps et écailleuse.
c - musaraignes : museau long et pointu avec longues vibrisses, oreilles latérales très accolées, queue plus courte que le corps avec poils hérissés

NB : les schémas sont effectués de la même taille pour mieux montrer les différences morphologiques essentielles

Hérissons et musaraignes sont donc à protéger. Dans les jardins ils sont surtout menacés par les produits anti-limaces. Il faut aussi sauvegarder leurs abris : tas de bois ou de branchages, fourrés et buissons denses, recoins oubliés d'abri de jardin, etc...
Quant aux chauves-souris qui ne sortent de leur cachette (soupentes de toits, granges, cavités diverses) qu'au crépuscule pour la regagner à l'aube, elles chassent activement tous les insectes volants nocturnes et complètent donc la nuit l'action diurne des oiseaux.
Leur protection est impérative d'autant que la vie moderne a tendance à éliminer tous leurs abris normaux. Il faut donc sauvegarder les cavités où elles peuvent s'abriter et nicher ; à défaut il est aussi possible de confectionner et de poser des nichoirs (on en trouve dans les commerces spécialisés).


- un mammifère à problème: la taupe.
Les taupes sont incontestablement par leur régime alimentaire des animaux très utiles : elles consomment des vers, des insectes (dont les vers blancs et courtilières) et divers parasites du sol. Mais elles creusent des galeries, soulèvent la terre des semis et jeunes plantations et commettent donc par là des dégâts dans les jardins.
Il faut donc les tolérer si les dégâts sont peu importants. Si elles se révèlent trop néfastes, le meilleur moyen est de les faire fuir, pas de les tuer. Pour cela la meilleure technique est de dégager une galerie, introduire à l'intérieur un chiffon imbibé d'un produit à odeur forte (essence de térébenthine, trichloréthylène,...) et recouvrir d'une tuile ou d'une pierre. Les taupes iront alors chasser ailleurs; 2 ou 3 jours plus tard, vous enlevez le chiffon, quitte à recommencer ultérieurement ou plus loin si c'est nécessaire.


- des amis méconnus : les petits carnassiers.
Les petits carnassiers de nos régions : fouines, belettes, putois, hermines sont des auxiliaires précieux du jardinier. Ils se nourrissent en effet essentiellement de petits rongeurs, campagnols et lapins de garenne ; ils consomment aussi, plus rarement des fruits et des oeufs ou des oisillons. Mais ces quelques écarts ne représentent qu'un infime pourcentage de leur nourriture et ils jouent là un rôle naturel de régulation. Ils sont donc beaucoup plus utiles que nuisibles. Ce sont ainsi de bons auxiliaires de l'agriculture et du jardinage.

Ils sont donc à préserver, et il faut leur laisser ou leur fournir des abris : tas de pierres ou de fagots, haies, fourrés et surtout prohiber tout piège et toute destruction par quelque moyen que ce soit. La régulation de leurs populations dépend essentiellement de la disponibilité des proies : il n'y a donc aucune crainte à avoir sur une possible et dangereuse prolifération_

Ces petits carnassiers, les mustélidés, sont des mal-aimés dont l'utilité est méconnue. Il est indispensable de les faire reconnaître en qualité d'auxiliaires.

Les chats errants constituent aussi d'excellents régulateurs des populations de rongeurs variés et de lapins de garenne en particulier. Sans doute quelques jeunes merles, étourneaux ou grives risquent-ils d'être aussi leurs 0 victimes, mais là encore, c'est une loi de la nature qu'il faut accepter.

 

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